Nucléaire iranien : l'AIEA appelle les pays arabes à s'impliquer

Le directeur de l'AIEA Mohamed ElBaradei a appelé les pays arabes à s'impliquer pour résoudre la controverse sur le programme nucléaire iranien, lors d'une conférence au parlement autrichien lundi soir.

"Je trouve surprenant que les pays arabes ne soient pas engagés dans le dialogue entre l'Iran et l'Occident. Les pays voisins ont pour l'instant observé de loin. Toute solution sur la question iranienne doit impliquer les pays voisins", a déclaré le directeur de l'Agence internationale pour l'énergie atomique.

Plusieurs pays occidentaux accusent l'Iran de vouloir acquérir en cachette l'arme atomique, ce que dément Téhéran, qui dit de son côté vouloir développer un programme nucléaire uniquement civil.

Malgré six années d'enquête approfondie, l'AIEA n'est toujours pas capable de confirmer la réelle nature du programme nucléaire iranien.

M. ElBaradei a de nouveau appelé l'Iran à plus de transparence.

Que Téhéran puisse utiliser sa technologie pour construire une bombe atomique n'est pas une question d'ordre technique mais politique, a insisté le diplomate égyptien qui doit quitter en novembre l'organisation onusienne basée à Vienne, après 12 ans passés à sa tête.

Le directeur de l'AIEA souhaite ainsi voir émerger une architecture de sécurité au Moyen-Orient impliquant Israël, pays doté de l'arme nucléaire selon des experts étrangers, ce que l'Etat hébreu n'a jamais confirmé.

"L'Iran pourrait être une force positive pour la région mais aussi une source de conflit et de confrontation", a estimé M. ElBaradei.

Le lauréat du prix Nobel de la Paix a souhaité que la nouvelle administration américaine fasse des progrès pour résoudre le différend avec l'Iran. Le président Barack Obama, a l'inverse de son prédécesseur George W. Bush, s'est montré prêt à une diplomatie directe avec la république islamique.

M. ElBaradei, 66 ans, a par ailleurs justifié sa demande d'augmentation du budget de l'organisation pour mieux lutter face au risque terroriste.

"La dissuasion ne fonctionne pas avec les groupes extrémistes, parce que s'ils acquièrent une arme nucléaire ou une importante source radioactive, ils vont simplement l'utiliser", a-t-il prévenu.