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Reconstruction : Gaza craint de payer encore le prix du conflit Hamas/Fatah

A la veille d'une conférence des donateurs en Egypte sur Gaza, les victimes palestiniennes sont inquiètes: elles craignent que le conflit politique entre frères ennemis du Hamas et du Fatah n'entrave une reconstruction rapide.

L'offensive israélienne menée dans le territoire palestinien contrôlé par les islamistes du Hamas a pris fin depuis un mois et demi. Mais dans le quartier de Ezzbet Abedrabbo, à Jabaliya (nord), rien n'a changé.

Les maisons du clan Abedrabbo sont toujours des tas de ruines. Les propriétaires vivent toujours chez des proches ou dans des abris de fortune ouverts aux quatre vents et peu résistants aux pluies fréquentes en cette saison.

Quelques tentes ont été installées par des hommes du Hamas, mais les habitants du quartier dévasté ne peuvent pas y dormir la nuit.

Le sommet de Charm el-Cheikh en Egypte "est très important. Les aides vont être annoncées pour la reconstruction des maisons, des entreprises et des exploitations agricoles", affirme Samir Abedrabbo.

"Mais le plus important est que ces aides parviennent directement aux propriétaires de maisons. Pour cela, nous espérons que les différends entre le Hamas et le Fatah vont cesser. Nous ne voulons pas encore être des victimes" d'une guerre fratricide, ajoute-t-il.

"L'argent doit nous être versé directement afin que nous puissions reconstruire nous-mêmes nos maisons", renchérit Moumin al-Atar, 36 ans, un résident de Atatra, un quartier de Beit Hanoun (nord) également ravagé.

Car la reconstruction du territoire, estimée à 2,8 milliards de dollars par les Palestiniens, est devenue le dernier champ de bataille politique entre l'Autorité palestinienne, dirigée par Mahmoud Abbas, chef du parti Fatah, et le Hamas.

La communauté internationale refuse de laisser cette énorme manne financière aux mains des islamistes, considérés comme des terroristes alors que ceux-ci ont affirmé qu'ils entendaient se charger du chantier de la reconstruction.

Samedi, M. Abbas et Javier Solana, le chef de la diplomatie de l'Union européenne ont réaffirmé que les aides transiteraient par l'Autorité palestinienne.

"Il y a des problèmes pour savoir qui administrera l'aide", affirme Mounir al Bachar, un responsable du Hamas et président d'un comité pour les aides d'urgences à Gaza.

"Nous avons proposé plus d'une solution pour que les pays donateurs et les institutions internationales supervisent eux-mêmes les projets car se sont les gens qui au final sont les victimes de ces problèmes", ajoute-t-il sans donner plus de précision sur les mécanismes souhaitées par le Hamas.

Le seul espoir pour les habitants de Gaza est que le Hamas et le Fatah mettent réellement en sourdine leur conflit et s'unissent dans un gouvernement d'entente nationale comme promis récemment lors d'une conférence de réconciliation au Caire.

Reste le problème des points de passage de la bande de Gaza pour faire entrer les matériaux de reconstruction, qu'Israël refuse de rouvrir tant que les roquettes palestiniennes continueront de s'abattre sur son territoire.

La communauté internationale "doit forcer le gouvernement israélien à rouvrir les points de passage. Sans l'entrée des matériaux de reconstruction de base, leur argent et leur soutien ne sert à rien", lance Mohammed Abou Jahel, 54 ans, dont la maison dans le quartier de Zeitoun a été détruite dans un raid aérien israélien.

A la veille d'une conférence des donateurs en Egypte sur Gaza, les victimes palestiniennes sont inquiètes: elles craignent que le conflit politique entre frères ennemis du Hamas et du Fatah n'entrave une reconstruction rapide.
L'offensive israélienne menée dans le territoire palestinien contrôlé par les islamistes du Hamas a pris fin depuis un mois...