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Erdogan confiant dans la progression de son parti aux prochaines municipales

A un mois des élections municipales, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan multiplie les inaugurations d'écoles et autres parcs pour remporter un scrutin perçu comme un nouvel épisode du face à face opposant son gouvernement issu de la mouvance islamiste au camp laïc.

Vendredi, la machine de campagne du chef de gouvernement s'est arrêtée à Van, ville deshéritée du sud-est anatolien, à la population majoritairement kurde, où des milliers de suppporteurs ont assisté à l'inauguration de nombreuses écoles, routes, parcs et autres dispensaires par le politicien.

M. Erdogan, qui fêtait son 55e anniversaire, en a profité pour distribuer par sacs entiers des jouets aux enfants.

Dans la région, lors des élections du 29 mars, le principal enjeu pour le Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir sera de ravir des mairies au Parti pour une société démocratique (DTP), la formation pro-kurde hégémonique dans le Sud-Est.

Mais sur le plan national, le scrutin est avant tout perçu comme le premier test électoral pour l'AKP depuis sa victoire lors de législatives anticipées en juillet 2007, au plus fort d'un grave conflit avec les milieux pro-laïcité, menés par l'armée et les hauts magistrats.

Au printemps 2007, l'armée avait menacé d'intervenir si le gouvernement ne luttait pas contre l'islamisme radical et le Conseil constitutionnel avait annulé un scrutin au Parlement portant sur l'élection du président, pour lequel l'AKP avait présenté comme candidat le chef de la diplomatie Abdullah Gül.

Le gouvernement avait réagi en rappelant les généraux à l'ordre, une attitude peu commune dans un pays où l'armée a renversé quatre gouvernements depuis 1960, et convoqué des élections législatives qui ont tourné au triomphe pour l'AKP avec 46,6% des suffrages, bien davantage que lors de son accession au pouvoir en 2002.

L'AKP a depuis survécu à un procès qui demandait son interdiction pour cause "d'activités anti-laïques", une accusation rejetée par le parti, mais M. Erdogan a estimé vendredi que le combat opposant conservateurs religieux et tenants d'une laïcité sourcilleuse n'était pas pour autant achevé.

"Nous sommes dans un conflit de pouvoir avec ceux qui ne peuvent pas accepter que nous soyons au gouvernement. Je ne peux pas dire que c'est terminé", a-t-il affirmé à un groupe de journalistes des médias étrangers, dont l'AFP.

"Je n'ai qu'un seul message pour ceux qui sont enfermés dans un combat avec notre parti (...) Leurs efforts vont se retourner contre eux comme un boomerang", a averti le Premier ministre.

M. Erdogan s'est dit déterminé à élargir sa base électorale lors des municipales, en dépit de la crise économique et d'un taux de chômage record dépassant 12%.

"Nous plaçons à chaque fois la barre un peu plus haut et je m'attends cette fois à ce que nous recueillions davantage de voix que lors des élections de 2007", a-t-il estimé.

C'est auprès des habitants démunis des villes moyennes des profondeurs rurales de l'Anatolie que s'exerce le plus clairement le pouvoir d'attraction de M. Erdogan, qui dans sa jeunesse a vendu des bonbons dans la rue pour payer ses études à l'école coranique et habite dans un quartier modeste d'Ankara.

L'homme politique est en revanche taxé de populisme par ses opposants, qui ont dénoncé cet hiver l'octroi de charbon gratuit aux pauvres par les mairies AKP.

A un mois des élections municipales, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan multiplie les inaugurations d'écoles et autres parcs pour remporter un scrutin perçu comme un nouvel épisode du face à face opposant son gouvernement issu de la mouvance islamiste au camp laïc.
Vendredi, la machine de campagne du chef de gouvernement s'est...