Ces outsiders venus de l’Est

Une idée reçue en NBA veut que la plupart des talents soient concentrés dans la Conférence Ouest où, il est vrai, les franchises ambitieuses ne manquent pas (Lakers, Portland, San Antonio). Mais c'est oublier un peu vite que Boston, champion sortant et candidat tout à fait crédible à sa succession, est issu de l'Est.
Par ailleurs, les Cavs de Cleveland, Detroit et plus encore Orlando ont de très sérieux arguments à faire valoir dans le sillage des Celtics et leur trio magique (Pierce, Allen, Garnett). Plusieurs Français évoluent dans cette Conférence sous-cotée. La mi-saison offre donc l'occasion d'en dire un peu plus sur ces compatriotes de Tony Parker qui tient peut-être là quelques successeurs au palmarès de la Ligue.
Parmi les prétendants au titre, Mike Pietrus est vraisemblablement le mieux placé. Très efficace en déplacement, doté d'un niveau d'adresse impressionnant sur ses lignes extérieures, le Magic d'Orlando est en forme, à l'image du « franchise player » Dwight Howard qui peut renifler les lauriers réservés au MVP de la saison.
Dans ce contexte, l'ailier d'origine guadeloupéenne, arrivé de Golden State durant l'été, a eu quelques très bons passages comme par exemple les 27 points - 10 rebonds cumulés face à Indiana. Mais deux blessures quasi consécutives aux mains, entraînant douze matches d'absence, peuvent lui coûter sa place de joueur majeur en vue de l'emballage final, quand le coach Stan Van Gundy resserrera son groupe. Heureusement, ce dernier semble garder toute sa confiance à Pietrus : « On en aura besoin, je veux donc que Mike joue le plus possible. »
Toujours en Floride, à quelques kilomètres plus au sud, Yakhouba Diawara, passé de Denver à Miami, s'installe lui aussi peu à peu, essentiellement grâce à ses qualités défensives puisque, en janvier, il ne dépassait pas la barre des cinq points/match à raison de 15 minutes de moyenne.
Le play-off ne fait pas partie des préoccupations de Boris Diaw. Expédié contre son gré de Phoenix à Charlotte, le Français a néanmoins transfiguré les Bobcats et en a, sur le plan personnel, peut-être fini avec sa réputation de joueur trop timide.
Les « stats » compilées par « 3D » sont aujourd'hui de l'ordre de 14 points, 6 rebonds et 5 passes par match, ce qui en dit long sur les capacités de ce garçon à endosser tous les rôles. Le mythique coach de Charlotte, Larry Brown, ne tarit d'ailleurs pas d'éloge sur le Bordelais. Il en va autrement pour le rookie Alexis Ajinca, compatriote de Diaw, régulièrement « oublié » sur le banc par Brown.
Enfin, la bonne surprise pourrait venir d'un certain Joakim Noah. Assagi, décidé à faire tous les efforts nécessaires pour s'accrocher, le joueur des Bulls a pris son parti des choix parfois douteux de Vinny del Negro capable de présenter depuis le début de la saison... dix équipes de départ différentes! Quand il voit la balle, montée non sans difficulté par des lignes arrière souvent débordées, Noah en fait le meilleur usage. Après un record personnel à 14 rebonds en moins de 30 minutes, il a récemment flirté avec le premier « triple-double » de sa jeune carrière NBA. De quoi nourrir quelques ambitions en vue de la « post season ».