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Moyen Orient et Monde

Les valises de dollars qui embarrassent le Hamas

Le Caire refuse de débloquer les 10 millions de dollars interceptés à la frontière de Rafah, avant de savoir d'où vient l'argent.
L'Égypte veut une explication du Hamas sur les valises contenant plus de 10 millions de dollars interceptées à la frontière de Rafah, sur fond d'une lutte sur l'argent de la reconstruction de Gaza.
« Nous voulons savoir d'où vient l'argent, sinon il ne sera pas débloqué », a indiqué à l'AFP un haut responsable égyptien. Cette somme a été trouvée jeudi au terminal de Rafah dans les mallettes d'un chef islamiste palestinien.
Cette confiscation, la première depuis la fin de la guerre de Gaza, le 18 janvier, est aussi un signal adressé par l'Égypte au Hamas dans l'ultime phase des négociations indirectes avec Israël pour un accord de trêve.
Aymane Taha, un des six membres d'une délégation du Hamas rentrant à Gaza, territoire que le groupe islamiste contrôle, était responsable de ces valises dans lesquelles étaient rangés en liasses 9 millions de dollars et 2 millions d'euros.
« Arrivé au Caire avec une seule valise, il s'était retrouvé porteur au départ de l'hôtel de sept valises. Il n'a pas voulu dire d'où venait l'argent, ce qui est illégal », a dit ce responsable sous couvert d'anonymat.
Après avoir pris contact avec le ministère des Finances, les services de sécurité égyptiens ont contraint M. Taha à déposer l'argent sur un compte spécial dans une banque égyptienne puis l'ont laissé repartir vers Gaza.
Attendue aujourd'hui au Caire pour dire l'ultime décision du Hamas sur la trêve, une nouvelle délégation, conduite par son chef de « l'intérieur » Mahmoud Zahar, ne devrait pas manquer d'évoquer cette affaire sensible.
Elle est sans précédent depuis le putsch qui a permis au Hamas, en juin 2007, de chasser le Fateh du président palestinien Mahmoud Abbas de la petite enclave où s'entassent 1,5 million de personnes.
En 2006, deux membres du gouvernement Hamas, Ismaïl Haniyeh et Mahmoud Zahar, s'étaient déjà vu confisquer, en juin puis en décembre, quelque 50 millions de dollars qu'ils tentaient de faire passer dans des valises.
Intercepté avec 30 millions de dollars, M. Haniyeh « avait fini par dire qu'ils venaient des caisses iraniennes, nous l'avions inscrit sur son passeport et débloqué les fonds », a affirmé ce haut responsable.
Tout en s'appuyant sur sa législation des changes ainsi que sur l'accord de 2005 sur le terminal de Rafah, l'Égypte souhaite aussi braquer les projecteurs sur les circuits occultes de financement du Hamas.
Avec un quasi-embargo bancaire et l'assèchement de l'aide internationale, le Hamas s'est retrouvé face au casse-tête de devoir payer des milliers de fonctionnaires, ses réseaux d'aide et la contrebande d'armes.
Les États-Unis et l'Union européenne ont refusé toute aide au Hamas, vainqueur des élections de 2006, tant que, notamment, il ne reconnaît pas Israël ni ne renonce à la violence.
Mais la communauté internationale a versé l'an dernier près de 1,7 milliard de dollars d'aide budgétaire à l'Autorité palestinienne, considérée comme seule légitime, et finance l'Unrwa, l'Agence de l'ONU pour les réfugiés à Gaza.
Allié du Hamas, l'Iran a annoncé prendre le relais, augmentant son emprise à coups de millions de dollars sur un mouvement qui, sans être chiite, est dans la lignée politique du Hezbollah libanais.
Hyperactifs depuis la guerre de Gaza, des groupes « caritatifs » pro-Hamas - certains placés sur une liste noire par les États-Unis - ont aussi essaimé dans le monde.
Depuis le blocus quasi total, ces sommes auraient été transférées via les tunnels creusés sous la frontière, permettant au Hamas de percevoir sa dîme sur les marchandises et d'obtenir des armes, selon les experts.
L'Égypte veut une explication du Hamas sur les valises contenant plus de 10 millions de dollars interceptées à la frontière de Rafah, sur fond d'une lutte sur l'argent de la reconstruction de Gaza.« Nous voulons savoir d'où vient l'argent, sinon il ne sera pas débloqué », a indiqué à l'AFP un haut...

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