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Les écarts se resserrent avant le scrutin israélien

Le Likoud de Benjamin Netanyahu aborde en favori les élections législatives de mardi en Israël mais son avance dans les sondages sur le parti centriste Kadima s'est resserrée et il doit faire face, sur sa droite, à la percée de l'ultranationaliste Avigdor Lieberman.

Au dernier jour autorisé de publication des enquêtes d'opinion, quatre sondages donnaient vendredi deux à trois sièges d'avance au Likoud sur les centristes Kadima au sein de la Knesset, qui compte 120 députés. En décembre, la droite conservatrice était créditée de neuf sièges de plus que les centristes.

Réalisant une percée inattendue, le parti d'extrême droite Yisrael Beiteinu (Israël Notre maison), emmené par un ancien chef de cabinet de Netanyahu, Avigdor Lieberman, était crédité lui de 18 ou 19 sièges quand les mêmes sondages lui accordaient il y a encore un mois 11 sièges de députés, comme dans l'Assemblée sortante issue des élections de 2006.

Le Parti travailliste du ministre de la Défense, Ehud Barak, n'arrive qu'en quatrième position, avec entre 14 et 17 députés.

Pour nombre de spécialistes, ce virage à droite de l'électorat israélien s'explique par les inquiétudes croissantes de la population sur les questions de sécurité, après la guerre à Gaza et le blocage des négociations de paix avec les Palestiniens.

NETANYAHU ATTAQUE LIVNI

La poussée de Lieberman dans les sondages a amené Netanyahu à radicaliser son propos. Après avoir prévenu l'électorat de droite que toute voix qui échapperait au Likoud - en se portant par exemple sur la liste Yisrael Beiteinu - serait une voix pour Kadima, l'ancien Premier ministre a concentré ses attaques sur le parti centriste de Tzipi Livni, l'actuelle ministre des Affaires étrangères.

"Elle a déjà abandonné Jérusalem dans les négociations avec les Palestiniens (...) Pourquoi ? N'ont-ils rien appris de tous leurs échecs de ces trois dernières années - les milliers de missiles qui nous frappent du Liban et de Gaza ? Que ceux qui souhaitent poursuivre sur cette voie votent Kadima", a-t-il dit dimanche au micro de Radio Israël.

Comme lorsqu'il était devenu le plus jeune chef de gouvernement israélien, en 1996, Netanyahu doute de la capacité des Palestiniens, déchirés entre Fatah et Hamas, à établir un Etat qui ne menace pas la sécurité d'Israël.

Sa priorité, a-t-il dit, ira au développement économique dans des zones industrielles spéciales de Cisjordanie, avant les questions institutionnelles et les dossiers brûlants des négociations sur le statut de Jérusalem, les colonies ou les réfugiés de 1948.

Le chef du Likoud considère en effet que les tirs de roquettes du Hamas sur le sud d'Israël comme ceux du Hezbollah sur le nord, depuis que Tsahal s'est retirée du Liban en 2000, sont la conséquence du principe de la paix contre les territoires qui préside au difficile processus de paix depuis les accords d'Oslo, en 1993.

Tzipi Livni, elle, ne renie rien des pourparlers passés. Elle a redit dimanche qu'en cas de victoire, elle poursuivrait les discussions avec l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas relancées fin 2007 à Annapolis, dans le Maryland.

"Je continuerai sur la voie que j'ai tracée avec mes partenaires de la partie palestinienne", a-t-elle déclaré au micro de la radio militaire. "Je ne suis pas prête à être un Premier ministre aux mains liées par un gouvernement sans processus de paix. Ce serait un prix intolérable."

DIFFICILES TRACTATIONS

Une telle détermination ne lui laisserait qu'une étroite marge de manoeuvre pour constituer une coalition au sein d'une Knesset où aucun parti ne semble en mesure de remporter plus du quart des sièges.

Comme de coutume, le président Shimon Peres invitera le dirigeant de la formation arrivée en tête à former le nouveau gouvernement.

Même si, contredisant les sondages, les centristes de Livni parvenaient à devancer le Likoud, de nombreux politologues doutent qu'ils soient en mesure de se bâtir une majorité. C'est d'ailleurs cette incapacité de Kadima à s'assurer une telle majorité durable qui a en partie provoqué les élections anticipées de mardi.

Quelle que soit l'issue du scrutin, Israël s'orientera donc vers de difficiles tractations, avec l'extrême droite de Lieberman, le Parti travailliste et le parti ultrareligieux Shas au coeur des débats.

Après le départ fin 2008 du Premier ministre centriste Ehud Olmert, empêtré dans ces ennuis judiciaires, ni Kadima ni les travaillistes, partenaires de la précédente coalition, ne semblent avoir tiré un bénéfice électoral de l'offensive militaire menée entre le 27 décembre et le 18 janvier dans la bande de Gaza, une opération pourtant massivement approuvée par la population israélienne.

La surenchère sécuritaire paraît en revanche avoir profité à l'extrême droite de Lieberman, qui a fait passer son message au-delà du million de Juifs venus de l'ex-URSS en prônant une ligne sans concessions envers les Palestiniens, et aussi envers les Arabes israéliens - 20% de la population - invités à faire preuve de leur "loyauté".

"Si je ne me trompe pas, nous allons avoir l'élection la plus à droite de l'histoire de ce pays", écrivait récemment dans le journal Yedioth Ahronoth l'éditorialiste Nahum Barnea.

Le Likoud de Benjamin Netanyahu aborde en favori les élections législatives de mardi en Israël mais son avance dans les sondages sur le parti centriste Kadima s'est resserrée et il doit faire face, sur sa droite, à la percée de l'ultranationaliste Avigdor Lieberman.
Au dernier jour autorisé de publication des enquêtes d'opinion, quatre sondages...