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Texto Démocratie vs traditions Lélia Mezher

Il semble de plus en plus difficile de poser des questions simples, des questions qui sont pourtant primordiales. Les carcans de la vie politique pseudo démocratique, si fortement imprégnée de féodalité, pèsent en effet assez lourd pour empêcher une quelconque contestation. Pas de contestation à l’intérieur du système – politique – parce que celui-ci plaît à tout le monde. Et c’est tellement compréhensible. Pas de contestation non plus en dehors du système, et là, les raisons de ce mutisme citoyen sont multiples. Les soucis socio-économiques, le désintérêt pur et simple parce que « ça » ne changera jamais, ou encore, dans la plupart des cas, l’adhésion pleine et entière au système, à ses rouages, à son engrenage aussi. Car un peuple n’a que les gouvernants qu’il mérite, n’est-ce pas ? Qui ne dit mot consent. C’est vrai dans la vie de tous les jours, mais c’est surtout vrai lors d’un scrutin électoral. Même si un faible taux de participation traduit le désintérêt des citoyens pour la vie politique, ce désintérêt est au Liban un luxe. Un luxe que l’on ne doit pas se permettre. Chaque bulletin est vecteur de changement. S’abstenir revient à valider le statu quo, la stagnation. Dans cette optique-là, il faut donc voter, même pour contester. Surtout pour contester. Pour rebattre les cartes, changer la donne. Démontrer qu’une candidature n’est pas automatiquement et systématiquement synonyme de siège parlementaire. Et cela vaut autant pour la majorité que pour l’opposition. Certes, la loi électorale adoptée n’est pas révolutionnaire et les marges de changement demeurent faibles. Mais c’est aussi à cause de ces limites de départ qu’il faut se rendre en masse aux urnes. En se rappelant que voter blanc est un droit. En n’oubliant pas que donner une voix à un candidat méconnu est un droit peut-être doublement démocratique. Aujourd’hui, force est, toutefois, de constater que le renouvellement des élites et le progrès démocratique qui l’accompagne demeure hors de portée, et pas uniquement à cause d’une loi électorale hybride et par endroits absurde. Les candidatures annoncées en chaîne ces derniers jours ne laissent pas présager de réel changement, mais plutôt un ancrage dans la mentalité féodale qui contredit beaucoup un esprit démocratique déjà assez malmené. Au sein d’une majorité politique qui s’emploie depuis toujours à se présenter comme le porte-étendard de la démocratie, certaines candidatures font tache car elles ne font que perpétuer un système de pseudo caste politique, un goût amer de féodalisme, longtemps combattu par les personnes concernées. Il n’est pas facile pour un sympathisant du 14 Mars de comprendre cette démarche. À côté, le Hezbollah apparaît comme un parti politique hyperinstitutionnalisé. Mais ce parti, non plus, n’est plus aujourd’hui en position de critiquer le choix de ces candidatures depuis que le mandat de son secrétaire général a été rallongé à la faveur d’une fatwa émise par l’ayatollah Khamenei. Comme quoi la démocratie, la vraie, n’est pas vraiment inscrite dans le patrimoine génétique libanais.
Il semble de plus en plus difficile de poser des questions simples, des questions qui sont pourtant primordiales. Les carcans de la vie politique pseudo démocratique, si fortement imprégnée de féodalité, pèsent en effet assez lourd pour empêcher une quelconque contestation. Pas de contestation à l’intérieur du système – politique – parce que celui-ci plaît à tout le monde. Et c’est tellement compréhensible. Pas de contestation non plus en dehors du système, et là, les raisons de ce mutisme citoyen sont multiples. Les soucis socio-économiques, le désintérêt pur et simple parce que « ça » ne changera jamais, ou encore, dans la plupart des cas, l’adhésion pleine et entière au système, à ses rouages, à son engrenage aussi. Car un peuple n’a que les gouvernants qu’il mérite, n’est-ce pas ?
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