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Actualités - OPINION

Éclairage La cellule du Mossad surveillait le passage des convois à Masnaa... Scarlett HADDAD

La nouvelle fait l’effet d’une bombe : la découverte d’une cellule travaillant pour le Mossad alors que les yeux sont tournés vers les islamistes avait de quoi étonner. Aujourd’hui, les enquêteurs vont de surprise en surprise... Même si tous les regards sont actuellement tournés vers les prochaines législatives et même si les deux camps se préparent à une bataille féroce et sans merci, la sécurité continue à constituer un souci important pour les Libanais. L’annonce, samedi dernier, par l’armée de l’arrestation de deux personnes dans la Békaa, impliquées dans une cellule travaillant pour le compte du Mossad israélien, a pris ainsi tout le monde de court. La nouvelle a d’abord été prise avec circonspection, surtout après le ridicule et dangereux dérapage médiatique à la suite des révélations sur la prétendue cellule terroriste de Kfarchouba et les fameuses éprouvettes censées contenir du matériel radioactif et qui finalement ne contenaient que du phosphore pour attirer les poissons dans la mer. Mais, cette fois, l’information est des plus sérieuses et elle est assez étonnante. Depuis l’arrestation de Mahmoud Rafeh, originaire de Hasbaya, en juin 2006, les services libanais n’avaient plus arrêté un si gros noyau travaillant pour Israël. Selon une source sécuritaire bien informée, les services de renseignements de l’armée surveillaient depuis plusieurs mois des personnes suspectées d’activités louches. Des informations sur le sujet leur seraient parvenues de diverses sources, notamment des services de sécurité du Hezbollah, hautement concernés par toutes les questions qui touchent à la sécurité. C’est dans le village de Marj, dans la Békaa-Ouest – dont est originaire Ziad Jarrah qui, selon les services américains, était l’un des onze auteurs des terribles attaques du 11 septembre 2001 –, qu’a donc eu lieu la première arrestation. Toujours selon la source de sécurité, l’homme serait le frère de l’un des gardes du corps d’un député de la région et il a longtemps bénéficié d’une couverture politique, éloignant ainsi de lui d’éventuels soupçons. Il avait pourtant été repéré par le service de sécurité du Hezbollah depuis quelque temps déjà et celui-ci avait transmis ses doutes à l’armée, dans le cadre de la coopération permanente entre eux dans le domaine sécuritaire. Au cours de l’arrestation menée de main de maître en pleine nuit, les renseignements de l’armée s’emparent de la voiture du suspect, et, après examen, ils y découvrent une caméra ultrasophistiquée, reliée aux satellites américains et israéliens qui se partagent la surveillance de l’espace aérien de la région. Selon la même source sécuritaire, le suspect serait rapidement passé aux aveux et les services de sécurité ont ainsi pu arrêter son compagnon. Le premier suspect aurait aussi révélé qu’il avait été recruté dans les années 80 et était surtout chargé d’opérations de surveillance de personnalités diverses. Il postait ainsi sa voiture, munie de la fameuse caméra, tout près de la frontière avec la Syrie, dans le secteur de Masnaa, où les voitures se garent un peu dans tous les sens, dans un désordre qui permet à celui qui le désire de passer inaperçu entre les changeurs, les chauffeurs de taxi et les différents services de sécurité. À partir de ce point stratégique, l’homme surveillait les va-et-vient entre le Liban et la Syrie, et il était notamment chargé de guetter le passage des convois des personnalités, et notamment celles du Hezbollah, qui se rendent en Syrie en utilisant ce chemin. Selon toute vraisemblance, l’objectif principal était de déceler le passage du secrétaire général du Hezbollah, pour pouvoir le repérer et éventuellement l’assassiner. L’enquête se poursuivant, les services de renseignements espèrent d’autres aveux qui pourraient éclairer d’un jour nouveau certains assassinats qui se sont produits dans le pays au cours des dernières années. L’enquête se penche aussi sur la possibilité de trouver des liens entre cette cellule travaillant pour le Mossad et celle qui a été trouvée à Tripoli et qui est suspectée d’avoir placé à deux reprises les explosifs dans la ville, causant la mort d’une vingtaine de soldats. Si le chef de cette cellule, le dénommé Abdel Ghani Jawhar, est toujours recherché par les services de sécurité, les autres membres du groupe, qui ont été arrêtés, ont fait des aveux qualifiés d’importants. Le groupe aurait ainsi planifié d’assassiner le commandant en chef de l’armée, le général Jean Kahwagi, et ce avant même qu’il ne soit désigné pour commander la troupe. Il serait aussi impliqué dans d’autres assassinats politiques, mais les sources de sécurité préfèrent ne pas donner de détails pour l’instant, avant notamment d’arrêter le chef de la bande et d’obtenir des aveux complets. Toutefois, si le lien présumé entre la cellule fondamentaliste, agissant dans la mouvance de Fateh el-Islam, et celle travaillant pour le compte du Mossad est prouvé, cela permettra aux enquêtes en cours d’enregistrer des progrès importants. Ce qui est sûr, c’est que les Libanais, toutes tendances confondues, souhaitent réellement connaître un jour l’identité de ceux qui ont ensanglanté leur pays en y semant la mort et en projetant de le faire encore...
La nouvelle fait l’effet d’une bombe : la découverte d’une cellule travaillant pour le Mossad alors que les yeux sont tournés vers les islamistes avait de quoi étonner. Aujourd’hui, les enquêteurs vont de surprise en surprise...
Même si tous les regards sont actuellement tournés vers les prochaines législatives et même si les deux camps se préparent à une bataille féroce et...