Football - Mondial 2010 Nouvelle semaine capitale pour Domenech

Les Bleus se déplaceront à Bucarest samedi pour affronter la Roumanie pour le compte du groupe 7 des qualifications européennes. Raymond Domenech, qui dirigera aujourd’hui le premier entraînement de l’équipe de France en vue du déplacement en Roumanie samedi en qualification du Mondial 2010 (gr. 7), va vivre une nouvelle semaine capitale, puisque le conseil fédéral décidera de son sort quatre jours après ce match. Sur quels critères sera donc jugé le sélectionneur ? Une défaite ou un nul en Roumanie pourraient lui être fatals. Mais sa gestion de l’effectif et ses relations avec la presse pèseront sans doute également lourd dans la balance. Le président de la Fédération française (FFF), Jean-Pierre Escalettes, avait indiqué le 11 septembre à l’AFP que le bilan tiendrait compte de la situation du groupe 7, celui de la France, dans une « réflexion globale ». Dans cette poule, au bout de deux journées, la Lituanie est seule en tête avec 6 points, tandis que quatre autres équipes, dont la France, suivent avec 3 points (les 9 vainqueurs des groupes sont qualifiés directement, les 8 meilleurs 2es joueront des barrages). « Le problème n’est pas de savoir si on a besoin d’avoir un certain nombre de points, mais de savoir si on n’a pas hypothéqué nos chances », expliquait le dirigeant ce jour-là. Communication Mais le lendemain, à l’issue d’un conseil fédéral, M. Escalettes faisait part d’« une discussion extrêmement franche avec Raymond Domenech » au sujet de sa communication. Les dernières sorties médiatiques du technicien national ont été portées à sa colonne débit, notamment au sein du conseil fédéral. Domenech s’était illustré devant la presse juste après la défaite en Autriche (3-1) – « Mais à part monter sur des escabeaux pour monter sur la tête des grands gabarits... Dans la hauteur, on ne peut pas faire grand-chose à part couper une tête ou deux... » – et avant le succès contre la Serbie (2-1) – « Heureusement que les lois d’exception et la guillotine n’existent plus, sinon certains parmi vous se feraient un malin plaisir de m’envoyer sur l’échafaud. » Dans sa colonne crédit, le sélectionneur a brillé face à la Serbie dans un secteur où les reproches s’accumulaient, le coaching, en titularisant Gourcuff en meneur axial et en sortant en deuxième période Benzema, inefficace, pour faire entrer Anelka, buteur. « Clan », « dictature » Mais, après le succès contre la Serbie, les attaques ont continué, que ce soit contre ceux qui ont maintenu Domenech en poste après le fiasco à l’Euro – Zidane a dénoncé le fonctionnement d’un « clan » sur la chaîne TV Canal+ – ou contre l’encadrement des Bleus, Coupet parlant dans l’hebdomadaire France Football de « dictature ». Lors de l’annonce de sa liste jeudi dernier, Domenech a réalisé un sans-faute médiatique. Il a refusé toute polémique avec Coupet – « Je ne juge même pas (ces propos), je ne connais qu’une seule dictature, celle du résultat » – et a joué sur le registre de l’union sacrée avec Malouda. Ce dernier, qui avait été laissé en tribunes en Autriche puis sur le banc contre la Serbie pour avoir critiqué le sélectionneur dans L’Équipe, a été rappelé en sélection. « Je peux ne pas avoir d’affinités avec un joueur, mais s’il est performant, je le prends », a commenté Domenech. Mais la marge de manœuvre du sélectionneur reste mince. Rien ne lui sera pardonné en dehors du terrain et, bien sûr, sur le terrain, puisque, sur un plan sportif, il a récupéré deux rouages essentiels, Vieira et Ribéry, de retour de blessure. En cas de changement de sélectionneur, les noms qui reviennent sont toujours les mêmes : Didier Deschamps, expérimenté mais qui ne fait pas l’unanimité au sein de la FFF, et Laurent Blanc, profil rêvé pour les instances mais sous contrat avec Bordeaux.