Les politiques libanais «?discutent du sexe des anges?» alors que «?les barbares?» les menacent et les cernent de toutes parts pour dévaster leur pays. Le destin du Liban est en jeu plus gravement que jamais et nous risquons à très court terme une apocalypse des plus tragiques si nous ne nous réveillons pas immédiatement pour essayer d’empêcher la destruction de notre pays, qui sera cette fois si massive qu’il sera inutile d’appeler à l’aide, puisqu’il sera trop tard et qu’il n’y aura plus rien à sauver… Les Américains, du Pentagone à la CIA, prévoient une attaque israélienne contre les sites nucléaires iraniens avant la fin du mandat du président Bush, c’est-à-dire dans les deux ou trois mois prochains. L’Iran et ses alliés du Hezbollah menacent Israël de représailles, la Syrie menace de «?protéger sa sécurité?» au Liban… et nous attendons que le salut nous tombe du ciel?! L’Orient-Le Jour titrait l’article de son correspondant diplomatique Khalil Fleyhane, en date du 8 septembre 2008?: « Les Occidentaux formels?: L’État hébreu attaquera, tôt ou tard, le Liban?».? La réhabilitation au pas de charge de Bachar el-Assad par Nicolas Sarkozy n’est pas seulement pour servir les intérêts d’Israël, qui tient à tout prix à protéger le si convenable régime syrien, mais aussi pour essayer en toute bonne foi de prévenir la catastrophe qui risque d’embraser bientôt toute la région et en tout cas le Liban. Il y a quelques jours à Damas, la déclaration de Sarkozy, l’ami déclaré, sincère et averti d’Israël, était prophétique?: « L’Iran prend un risque majeur à continuer le processus d’obtention du nucléaire militaire – ce qui est notre certitude – parce qu’un jour, quel que soit le gouvernement israélien, on peut se retrouver un matin avec Israël qui a frappé. Il ne s’agit pas de savoir si c’est légitime, intelligent ou pas. Qu’est-ce qu’on fera à ce moment-là?? Ça sera la catastrophe. Il faut éviter cette catastrophe?», a-t-il ajouté. Le Hezbollah, qui n’attend que ce signal, fera pleuvoir ses milliers de missiles iraniens sur Israël, qui n’attend que cela pour détruire cette fois-ci totalement le Liban et toutes ses infrastructures – contrairement à 2006 – sous prétexte que depuis le nouveau « cabinet d’union nationale?», l’État libanais couvre la Résistance et n’est plus dissociable du Hezbollah… donc passible des pires représailles. Le Hezbollah proclamera encore une fois «?sa victoire?», mais cette victoire-là sera aux dépens du Liban et de l’État libanais. Après sa conquête de Beyrouth-Ouest en mai dernier et la neutralisation de l’armée libanaise depuis les incidents de Chiyah, le Hezbollah aura encore une fois gagné en tant que Résistance islamique supranationale, mais il règnera alors sur un Liban définitivement ruiné et défiguré à jamais. Voilà ce qui nous attend si nous ne réagissons pas immédiatement. Pourquoi ne pas prendre le vaccin de la paix pour nous protéger de cette apocalypse?? Pourquoi est-ce que les 4 millions de Libanais n’ont pas droit au voisinage paisible avec Israël dont jouissent plus de 100 millions d’Égyptiens, Jordaniens et Syriens?? Pourquoi le Liban ne signerait-il pas la paix alors que la Syrie ne cherche qu’à concrétiser et officialiser un traité de paix avec Israël, avec le concours des Turcs, Français, Qataris et Américains?? Un traité de paix est le meilleur remède contre la guerre et, n’en déplaise au Hezbollah, c’est le seul paratonnerre pour nous protéger, certainement plus efficace que tout l’arsenal du parti de Dieu. Une fois la paix signée et garantie par les grandes puissances, nous pourrons alors réclamer enfin un statut de neutralité positive. Cela nous mettra à l’abri des bouleversements à venir dans la région et garantira enfin au Liban la liberté et la prospérité à jamais. Tout comme la Suisse lors de la dernière guerre mondiale, qui a été épargnée et a prospéré pendant que ses voisins immédiats, allemands, français et italiens, s’entre-tuaient?par millions à ses frontières. En déclarant notre neutralité dans la région, nous ne faisons que réaliser enfin, après plus de 60 ans, le rêve du Pacte national qui préconisait déjà le refus des alliances tant avec l’Orient qu’avec l’Occident, pour devenir enfin un pays paisible, sans ennemis et ami de tout le genre humain. David C. CORM Architecte Article paru le samedi 13 septembre 2008