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Actualités - REPORTAGE

Reportage - Des touristes étrangers évacués témoignent « On était réveillé par les bombes, c’était horrible ! »

«On était réveillé par les bombes, c’était horrible ! » : Alexandre, 18 ans, Français né en Géorgie, serre sa sœur Anna, 23 ans, dans ses bras. Alexandre et son frère Nicolas font partie des 261 personnes rapatriées de Géorgie, hier, par un avion d’aide humanitaire dépêché par la France. « Mon père est resté là-bas », explique Nicolas Papiachvili, 24 ans. « À Gori, j’ai vu des gens fuir, j’ai vu des trous de bombardement », témoigne ce jeune étudiant en droit qui entend « tout faire pour soutenir la Géorgie ». Il y a laissé des copains géorgiens, « engagés volontaires », qui « rentrent chez eux traumatisés : ils ont une armée très expérimentée face à eux ! » Hier, les témoignages se multipliaient au terminal 3 de l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, à Paris. Fatigués, hagards, les « rapatriés » racontent le « bombardement du réseau téléphonique de Tbilissi », les « éclairs » lorsque « les bombes tombent » ou les « avions de chasse » survolant leurs hôtels. « L’ambiance est très lourde à Tbilissi. Les gens se sentent seuls, ils ont peur », raconte Alain Noël, 39 ans, les yeux cernés. Avec son bébé de 9 mois, il était à une dizaine de kilomètres de Tbilissi lorsque le réseau téléphonique a été bombardé. « À 10 km on a quand même vu les éclairs ! » s’exclame-t-il. À quelques mètres de lui, Guivi Berbichashvili, un Franco-Géorgien, 30 ans, ne comprend pas ce qui se passe dans son pays. Il y était en vacances avec sa femme Anne-Sophie et leurs deux filles de 4 et 2 ans. « On ne comprend pas ce que les Russes font en Géorgie, au début on pensait que c’était un conflit comme d’habitude », confie-t-il, accusant les États-Unis de ne « pas bouger ». « Ils vont faire un massacre », s’inquiète Tamara Meliava, française d’origine géorgienne. Elle sait qu’« à Gori, les immeubles flambent, les arbres sont tombés, tout est calciné, tout est noir » et elle « s’inquiète pour ceux qui restent ». Françoise faisait partie d’un groupe d’une trentaine de touristes visitant l’Arménie et la Géorgie. Venant d’Arménie, ils n’étaient pas « au courant des événements ». « Nous étions depuis une heure sur le territoire géorgien quand notre car a été survolé par deux avions qui ont lancé deux bombes sur des hangars », raconte-t-elle encore apeurée. « Il faut à tout prix obtenir un cessez-le-feu, c’est le seul espoir », s’alarme Katia Dauchot, d’origine russe. « Les gens ne paniquent pas tant que cela, ils sont très confiant vis-à-vis de l’Europe, mais se sentent trahis par les États-Unis », ajoute-t-elle. Katia est accompagnée de deux jeunes Français de 10 et 13 ans dont les parents, des enseignants, sont restés sur place « pour aider », ainsi que d’un couple d’amis de Nouvelle-Zélande avec leurs enfants. « Les Français ont été particulièrement efficaces, ils ont embarqué d’abord les ressortissants européens et comme il restait quelques places, nous avons pu monter à bord », se réjouit Katia. L’avion humanitaire comptait sept nationalités à son bord, « essentiellement des Français », selon la sous-préfecture de Roissy. Quelques Géorgiens étaient également du convoi. Éprouvés, certains d’entre eux ont « remercié la France ». « Nous maintenons le dispositif », a assuré le sous-préfet par intérim de Roissy, Mathias Vischerat. D’autres avions humanitaires pourraient être dépêchés par la France. Katell PRIGENT (AFP)
«On était réveillé par les bombes, c’était horrible ! » : Alexandre, 18 ans, Français né en Géorgie, serre sa sœur Anna, 23 ans, dans ses bras. Alexandre et son frère Nicolas font partie des 261 personnes rapatriées de Géorgie, hier, par un avion d’aide humanitaire dépêché par la France. « Mon père est resté là-bas », explique Nicolas Papiachvili, 24 ans. « À...