Bloquez, bloquez… Dr Daniel MAHFOUD

Disparu, le défenseur de la Syrian Accountability Act et autre 1559… Envolée en fumée, cette image de pourfendeur de l’occupant, dénonçant toute arme hors de la tutelle étatique et prônant un État seul maître de sa destinée. À force d’alliances contre nature, de justification de l’injustifiable et de défense d’une idée et de son contraire, les projets ne sont plus taillés pour la nation, mais à la taille des personnes, d’une seule personne. Le fédérateur autour des grands principes nationaux est condamné à attiser les haines, raviver les discordes et diviser les esprits. On cherche les plaies enfouies, on les ravive et on y remue le couteau. Ici un scoop sur des fosses communes, ailleurs une émission sur les méfaits de guerre qu’on croyait oubliés, qu’on voulait oublier. Pourquoi ? Pour reconstituer autour de l’esprit de revanche et de haine une hypothétique base qui s’étiole alors que vous avez fait fi de la vague qui vous a porté, galvanisée par les grands projets nationaux que vous incarniez. On recherche les courtes victoires, les maigres revanches… Bloquez, bloquez, il en restera toujours quelque chose. On bloque l’élection d’un président sous prétexte que le gouvernement doit démissionner d’abord, sachant que l’élection d’un président amènera automatiquement ce même gouvernement à la démission. On bloque la formation d’un gouvernement dans la perspective des prochaines élections législatives, sachant que, quelles que soient sa mouture et sa répartition, ce gouvernement partira après ces élections plus que proches. Le peuple en a marre, le peuple a soif de stabilité, le peuple tient à son État. Combien de coups d’État avortés, de débordements armés et de victimes innocentes faut-il encore attendre ? Qui fait de la politique vend son âme au diable, disait mon père. Force est de le constater... Article paru le jeudi 3 juillet 2008