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Actualités - OPINION

Le néocentre aurait son mot à dire Le pouvoir en ligne de mire : vers une formule de famille recomposée

Qui va diriger le pays dans les années à venir ? Le centre présidentiel potentiel, la majorité actuelle, la minorité présente, après inversion des rôles ? Un amalgame de ces différentes forces et de courants annexes ? Le concept de famille recomposée, quoique partiellement, avait prévalu au cours des législatives précédentes, avec la coalition dite des quatre. Malgré, ou à cause, du départ des Syriens, leurs adversaires et leurs alliés s’étaient donné la main. En jurant leurs grands dieux qu’ils contractaient là une alliance bien plus politique qu’électorale. Assertion fausse, comme l’a plus tard montré la rupture ministérielle. Consommée en raison du tribunal international, bête noire de Damas, parrain des démissionnaires. Les donnes, autrement dit la Syrie, ont-elles changé ? On le verra ultérieurement. Pour le moment, les protagonistes du cru fonctionnent en fonction de leurs appétences locales propres. Sans trop regarder dehors s’il fait beau ou s’il pleut. Ils tournent donc leurs regards, ensemble, quoiqu’en scrutant des perspectives différentes, vers les législatives 2009. Épreuve décisive à leurs yeux, à preuve qu’elle a complètement conditionné la fin du parcours Doha. À elle seule, nonobstant d’autres lourds dossiers litigieux, comme l’armement du Hezbollah, le tribunal, les quotas ministériels, ou l’ordre des priorités. Beyrouth, c’est le Liban : on s’est entendu sur le découpage des circonscriptions dans la capitale et tout était (heureusement) dit. Plus de crocs-en-jambe sournois concernant l’éligibilité du général Michel Sleimane. Plus de tohu-bohu autour du tiers de blocage, finalement concédé aux opposants. Par une majorité dont la magnanimité relève d’un réalisme chronologique évident : l’enjeu n’en vaut plus la chandelle, s’agissant d’un cabinet n’ayant devant lui que quelques mois à vivoter. Mais tout est dans tout, et y reste, selon la boutade d’Alfred Capus. Il faut dès lors comprendre que l’arrangement concernant Beyrouth peut peser lourd sur le plan national. Et sur les rapports de force liés à la lutte des axes. En façonnant des alliances globales déterminées. Comme en 2005, lorsque Hariri avait coopté sur sa liste citadine des candidats prosyriens. Si cela devait être de nouveau le cas, on saurait difficilement quel projet va tenir le haut du pavé dans ce pays. Le syro-iranien ou le souverainiste. D’une façon encore plus pointue, le nœud du problème s’est situé, tout comme en 2000, dans les échanges de Doha, au niveau de la deuxième circonscription de Beyrouth, à population électorale panachée. En 2000, le président Hariri jugeait que de toutes les zones, la Deux était de loin la plus difficile. Au départ, le découpage, arrêté en base des volontés de l’ex-gauleiter syrien Ghazi Kanaan, défavorisait le camp du regretté président du Conseil. Le défi a cependant été relevé et gagné haut la main. Tribut Au prix, sans doute, de l’assassinat du président Hariri. Et des hécatombes qui ont fait suite aux menaces du régime syrien. Dont le tenancier, Bachar el-Assad, traitait la majorité libanaise issue des législatives de fictive et provisoire. Qualifiant le président Siniora d’esclave à la solde d’un autre esclave, entendre Saad Hariri. Mais le sang n’a pas suffi. Il a fallu assister, en outre, à la démission des ministres chiites, au sit-in des tentes, à la fermeture de la Chambre, au vide institutionnel au niveau de la présidence de la République. Une paralysie de l’État de droit aggravée par les dévastations de la guerre de juillet 2006 et par leurs séquelles. Ce qui n’a pas empêché le même président Assad de clamer, et de réclamer, qu’après la victoire divine du Hezbollah, la majorité lui remette les clés du pouvoir. Une logique adoptée, faut-il le rappeler, par le général Michel Aoun. Au nom d’un principe dont lui-même avait fait jadis le frais : le vainqueur sur le terrain doit en recueillir les fruits sur le plan politique. Mais la majorité a su, et pu, résister, grâce à un fort soutien arabe et international. Après le départ du président Lahoud, le gouvernement, tout en ferraillant ferme sur le front politique, a travaillé d’arrache-pied, inlassablement, pour gérer au mieux les affaires publiques, limiter les dégâts, attirer assistances et capitaux. Permettre au pays de ne pas mourir d’inanition. Répartition Globalement, le Hezbollah et Amal font le plein chiite. Hariri domine le sunnisme électoral et Joumblatt est en tête chez les druzes. Les chrétiens sont par contre bien plus divisés, entre loyalistes et opposants. On relève, pour passer aux détails, que les sunnites font la décision dans les cazas du Akkar, de Denniyé, de Minyé et de Tripoli. Comme à Saïda. Les maronites à Zghorta, Bécharré, Batroun et Koura. Comme au Metn-Nord et au Kesrouan, où il y a des listes rivales. À Jbeil, ils sont un peu contrebalancés par les chiites, grâce au jumelage Amal-Hezbollah. Même chose à Jezzine. Le panachage est encore plus accusé à Baabda, où chiites, druzes et chrétiens divisés cohabitent. À Aley comme au Chouf, les druzes sont prépondérants. À Baalbeck-Hermel, ce sont les chiites. De même à Bint-Jbeil, mais à un moindre degré, à Marjeyoun, Hasbaya, Nabatiyeh et Zahrani. À Zahlé, les grecs-catholiques sont suivis de près par les chiites et par les sunnites, associés aux druzes à Rachaya et dans la Békaa-Ouest. C’est donc un corps flottant à la surface d’une eau fluviale apaisée, mais toujours alluviale, qui aborde maintenant les élections. La présidentielle d’abord, et c’est du tout cuit, pour parler familièrement. Les législatives ensuite, et c’est peut-être du réchauffé. Départ et arrivée de la régate à Beyrouth. On y retient le découpage 10 pour Mazraa, 5 pour Achrafieh et 4 pour Bachoura. Précédemment, il y avait 4 (chrétiens) pour Achrafieh dite Un. En Trois, Mazraa, Mousseïtbé et Ras Beyrouth, avec 4 sièges aux sunnites, un aux grecs-orthodoxes, un aux druzes et un aux minorités. Pour la Deux, la conflictuelle, on avait finalement gardé le topo de l’an 2000. Zokak el-Blatt, Bachoura, Saïfi, Rmeil et Medawar avaient droit à trois Arméniens, deux sunnites, deux chiites et un grec-catholique. Ceux qui militaient pour une exception, en base de la formule 1960, avaient dû déchanter. Autrement, la Deux aurait regroupé Achrafieh et Rmeil. Émile KHOURY
Qui va diriger le pays dans les années à venir ? Le centre présidentiel potentiel, la majorité actuelle, la minorité présente, après inversion des rôles ? Un amalgame de ces différentes forces et de courants annexes ?
Le concept de famille recomposée, quoique partiellement, avait prévalu au cours des législatives précédentes, avec la coalition dite des quatre. Malgré,...