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Actualités - CHRONOLOGIE

Réchauffement climatique - 1,6 milliard de voyageurs sillonneront la planète en 2020 Le tourisme international se met au vert

Financer la plantation d’arbres en Amazonie, calculer « l’empreinte CO2 » de l’entreprise, inciter les clients à réutiliser leurs serviettes : l’industrie touristique mondiale commence à exploiter à fond le filon vert, qui n’est plus l’apanage des militants « écolos ». Les effets dévastateurs des voyages de masse sur la planète et les stratégies visant à concilier la croissance du marché et la préservation de la beauté naturelle des destinations ont dominé les débats du sommet du Conseil mondial du voyage et du tourisme (WTTC) qui s’est achevé hier à Dubaï. « La question n’est plus de savoir si le tourisme durable fonctionne, mais de s’interroger sur la manière d’accélérer nos initiatives » afin de « préserver notre héritage », a prévenu Geoffrey Kent, président du comité exécutif du WTTC. Le débat agite le secteur alors que les flux de voyageurs ne cessent d’augmenter : 898 millions de touristes ont sillonné la planète en 2007, dont près de la moitié en avion, et ils seront 1,6 milliard en 2020. « L’avenir de notre business est vert », a assuré Bill Marriott, PDG du groupe hôtelier américain du même nom, qui compte consacrer 2 millions de dollars à la préservation de la forêt amazonienne au Brésil. Le groupe s’est engagé à réduire de 25 % sa consommation d’eau et d’énergie pendant les dix ans à venir. Et il a calculé son propre bilan carbone : son activité génère des émissions de 2,9 millions de tonnes de gaz à effet de serre par an. Son rival français Accor n’est pas en reste : pour ne pas être accusé d’empocher les économies générées par la réutilisation de serviettes de bain, il a annoncé mardi son intention de consacrer la moitié de ces montants – soit environ 3 à 5 millions d’euros – à des projets de reforestation dans le monde. « Un hôtel n’est pas une oasis isolée de la communauté locale. Il faut partager les responsabilités quand on consomme de l’eau, et c’est aux groupes de faire bouger les choses », a estimé son directeur général Gilles Pélisson. Les grands hôtels de luxe, équipés de piscines ou de spas, sont plus gourmands en eau que les petits établissements : chez Accor, un Sofitel consomme 836 litres par jour par chambre occupée, soit quatre fois plus qu’un simple Etap Hotel (187 litres). Signe de l’effervescence autour des sujets « verts », le sommet a décerné des prix récompensant de bonnes pratiques dans le tourisme durable aux États-Unis, en Australie, au Honduras et en Thaïlande. En outre, il compte « racheter » ses émissions de CO2 auprès d’une organisation en charge de projets écologiques. Alors que Dubaï est engagé dans une course aux superlatifs, avec la construction de la tour la plus haute du monde et d’autres gratte-ciels pour le moins futuristes, la transformation de ce désert en destination touristique de luxe a suscité des critiques. « La construction des îles artificielles au large de Dubaï a eu un impact très négatif sur le milieu marin », a déploré Costas Christ, expert en tourisme durable. « Si les professionnels du tourisme n’investissent pas dans la protection de l’environnement, ils détruisent leur propre fonds de commerce. » Il a cité comme « havre écologique modèle » le Al Maha Desert Resort, niché au milieu des dunes désertiques au nord-est de la capitale, qui recycle 100 % des eaux utilisées. La principauté d’Andorre, venue faire la promotion de ses stations de ski « vertes », a compris le message depuis longtemps : « Lorsque nous coupons un arbre, nous en plantons deux », a assuré son ministre du Tourisme, Juli Minoves Triquell.
Financer la plantation d’arbres en Amazonie, calculer « l’empreinte CO2 » de l’entreprise, inciter les clients à réutiliser leurs serviettes : l’industrie touristique mondiale commence à exploiter à fond le filon vert, qui n’est plus l’apanage des militants « écolos ».
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