La question du contrôle des armes devant la Cour suprême US

La Cour suprême des États-Unis s’est penchée le 18 mars, pour la première fois depuis près de 70 ans, sur le droit de posséder des armes, à l’instigation de la ville de Washington qui veut continuer à interdire les armes de poing. La décision des neuf juges, saisis par la capitale américaine dont une loi interdisant les armes a été jugée anticonstitutionnelle, n’est pas attendue avant le mois de juin, mais la Cour a entendu les arguments des uns et des autres. « En quoi une interdiction totale de la possession d’armes est-elle raisonnable ? » a questionné le juge John Roberts, se demandant s’il serait « possible d’autoriser l’interdiction de journaux » malgré le droit à la liberté d’expression et de la presse. L’un des juges les plus libéraux, Stephen Breyer, a en revanche relevé les problèmes de criminalité et le taux d’homicides, mis en avant par la mairie de Washington pour justifier l’interdiction des armes. « Pourquoi une interdiction des armes à feu ne serait-elle pas raisonnable ? » a-t-il interrogé. Au même moment, des centaines de militants pro et antiport d’armes s’étaient rassemblés devant la Cour suprême, brandissant des pancartes et échangeant leurs opinions face à la presse. La décision de la Cour sur cette question, qui touche à l’identité américaine, devrait avoir un profond impact sur les lois réglementant le port d’armes dans d’autres grandes villes comme Chicago ou New York, estiment les experts. En 2006, Washington, qui compte 580 000 habitants, a enregistré 169 meurtres, dont 137 par arme à feu. Depuis 1976, la ville de Washington, une entité administrative indépendante de tout État, interdit à ses habitants de posséder une arme de poing. Il est en revanche possible de garder un fusil ou une carabine à la maison, à condition que l’engin soit verrouillé et qu’il ne soit pas chargé.