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Kosovo - L’ICG met en garde contre ce qui risque de devenir un « conflit gelé » Vive tension à Mitrovica, placée sous le contrôle militaire de l’OTAN

La tension restait vive hier à Kososvka Mitrovica, la ville ethniquement divisée du nord du Kosovo, alors que la communauté internationale multipliait les appels au calme après les violents affrontements de lundi qui ont fait un mort et plus de 150 blessés. Les violences survenues à Mitrovica, les plus graves depuis la proclamation le 17 février dernier de l’indépendance du Kosovo, ont provoqué une vive inquiétude des Occidentaux et tendu leurs relations avec la Russie, qui soutient la farouche opposition de la Serbie à l’indépendance de son ancienne province. Les affrontements entre des Serbes et la police de la Mission de l’ONU (Minuk) et la force de l’OTAN au Kosovo (KFOR) ont fait un mort – un policier ukrainien – et près de 150 blessés, dont 42 policiers de l’ONU, 22 soldats de la KFOR et quelque 80 Serbes, dont deux dans un état critique. En visite à Moscou, la secrétaire d’État américaine Condoleezza Rice a appelé hier « toutes les parties » à ne pas recourir à la violence. Mais la Russie a reproché à l’OTAN d’avoir fait usage d’une « force disproportionnée ». Et le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a réitéré l’opposition de Moscou à l’indépendance du Kosovo. « La violation grossière du droit international survenue avec la proclamation unilatérale de l’indépendance du Kosovo est inadmissible », a-t-il dit. « Nous avions averti qu’une telle mesure aurait des conséquences et c’est malheureusement ce qui arrive », a-t-il ajouté. La veille, la Commission européenne s’était déclarée « très inquiète » et le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, avait appelé au calme. Après les violences, la police de l’ONU s’est retirée du nord de Mitrovica, ville dont le nord est majoritairement serbe et le sud albanais. Mais la KFOR est restée sur place, imposant un contrôle militaire de fait à la ville. La KFOR et la Minuk ont ordonné à tous les policiers serbes locaux de garer leurs véhicules de patrouille, de rentrer chez eux et d’interrompre leurs tâches. Les Serbes de Mitrovica ont rejeté la responsabilité des violences sur l’ONU, la KFOR et les autorités kosovares. « Les violences ont été provoquées par la proclamation de l’indépendance du Kosovo et par l’arrestation d’employés (serbes) innocents. Nous n’en resterons pas là », a déclaré un habitant serbe de la ville. Le Premier ministre du Kosovo, Hashim Thaçi, a accusé la Serbie d’inciter à la violence. Dans un commentaire sur le conflit, l’International Crisis Group (ICG), groupe de réflexion proche de l’OTAN et qui a milité pour l’indépendance du Kosovo, a estimé que le Kosovo risque de devenir un « conflit gelé » avec le « durcissement » de la séparation entre Serbes et Albanais, et si les Occidentaux ne réagissent pas rapidement. L’ICG a accusé Belgrade d’avoir « facilité » des violences et des « provocations » récentes qui ont eu des « conséquences évidentes » lundi. L’ICG a appelé l’OTAN à mettre au point rapidement une contre-stratégie. L’ICG a aussi appelé les 27 pays – dont 16 de l’UE – qui ont reconnu le Kosovo, à ce jour, à « démontrer que l’indépendance est irréversible », en « stimulant » d’autres pays à franchir eux aussi le pas de la reconnaissance et en multipliant « visites de haut rang, investissements, accords commerciaux et aides » économiques au Kosovo.
La tension restait vive hier à Kososvka Mitrovica, la ville ethniquement divisée du nord du Kosovo, alors que la communauté internationale multipliait les appels au calme après les violents affrontements de lundi qui ont fait un mort et plus de 150 blessés.
Les violences survenues à Mitrovica, les plus graves depuis la proclamation le 17 février dernier de l’indépendance du...