Le service de la dette et l’EDL continuent de drainer les finances publiques Le déficit de l’État en hausse de 544 % en janvier, sur un an

Le déficit public a de nouveau bondi en janvier, à 116 milliards de livres, en hausse de 544 % par rapport au même mois de l’année dernière. Le déficit a ainsi représenté 10 % des dépenses totales, contre 2 % en janvier 2007, selon le communiqué du ministère des Finances, publié hier. L’excédent primaire (hors service de la dette) a toutefois enregistré une légère augmentation, de 2,55 %, à 271 milliards de livres, soit l’équivalent de 24 % des dépenses (contre 33 % des dépenses en janvier 2007). Le déficit s’est creusé en janvier en raison du dérapage des dépenses publiques, malgré une hausse parallèle des recettes. Les revenus du budget et du trésor ont en effet augmenté de 29,26 % sur un an, à 1 027 milliards de livres. Les recettes fiscales, qui représentent plus de 62 % des revenus publics, ont augmenté de 6,65 % sur un an, la baisse des recettes douanières d’environ 14 % ayant été compensée par une hausse des recettes de la TVA de plus de 16 %, à environ 285 milliards de livres en janvier. Quant aux recettes non fiscales, elles ont enregistré une croissance significative, de l’ordre de 43 % sur un an. Les encaissements du Trésor ont également doublé pour atteindre 216,4 milliards de livres. Cette amélioration au niveau des revenus n’a cependant pas permis de contrebalancer l’envolée des dépenses publiques. Ces dernières ont augmenté de 40,67 % par rapport à janvier 2007, à 1 144 milliards de livres. Les dépenses du budget, qui représentent près de 70 % du total, ont haussé de 27,20 % sur un an, tirées par les dépenses courantes et le service de la dette. Les dépenses courantes ont augmenté de 19,27 %, à 409,5 milliards de livres, dont près de la moitié provient de budgets antérieurs. Le service de la dette a également bondi de 36,81 % à près de 388 milliards de livres en janvier, pour représenter, à lui seul, près de 34 % du total des dépenses publiques. Le service de la dette interne a augmenté de 28%, et celui de la dette externe d’environ 58 %. Les décaissements du Trésor, qui ont augmenté de 86 % sur un an à 346 milliards de livres, ont également contribué à creuser le déficit. Outre les transferts aux municipalités, le principal poste de dépenses du Trésor a été celui de l’Électricité du Liban. Les transferts à l’EDL ont en effet atteint 243,5 milliards de livres en janvier, en hausse de près de 53 % sur un an. La compagnie nationale a ainsi absorbé plus de 21 % du total des dépenses.