La migration hors murs...

Par le Pr René CHAMUSSY Été 2006 : trente-trois jours de guerre ; le Liban-Sud vidé de sa population. L’université prend conscience de l’impérieuse nécessité de se mobiliser. C’est l’Opération 7e jour. Une tentative pour canaliser les efforts de tous au service d’une population écrasée par le malheur. Les « USJ » se mobilisent en même temps et avec ceux de l’Hôtel-Dieu de France. Des cellules d’activités sont constituées. Après l’accueil premier des réfugiés, on se retrouve avec eux au Sud dans les villages, à Cana surtout. Conséquence inattendue de ce mouvement humanitaire : l’université découvre que cette migration hors murs est porteuse de mille richesses. On rencontre une population souvent bien éloignée de nos salles de cours ; on apprend à faire des gestes, à accomplir des démarches inattendues dans un environnement nouveau ; on prend conscience que ces ouvertures sont indispensables à la formation citoyenne et professionnelle de chacun. Été 2007. Décision est prise de poursuivre l’Opération 7e jour. Non plus seulement au Sud, mais partout ailleurs au Liban. Non plus seulement sur le mode « volontariste », mais aussi dans une perspective académique avec l’appui des institutions (travaux personnels, mémoires, stages, etc.). Les « cellules » poursuivent leurs activités. D’autres surgissent. On s’était mobilisé pour le drame du Sud ; on se mobilise pour la reforestation après les grands incendies de l’été. On se mobilise en fait pour tout ce pour quoi on peut se mobiliser. À travers ces implications multiformes dans le tissu social du Liban, ce sont tous les acteurs de l’université qui se voient offrir une formation, un complément de formation idéal ! C’est une façon pour chacun de devenir un meilleur citoyen, un meilleur professionnel. C’est une façon de travailler avec le Liban.