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Actualités - OPINION

Le triple blocage Raymond NAMMOUR

Le blocage de la crise libanaise est total. Toutes les initiatives semblent vouées à l’échec. Les coupables : la Syrie, le Hezbollah et le général Aoun. La Syrie d’abord. Malgré son soutien officiel à l’initiative arabe, M. Assad semble miser sur des événements à venir : la tenue du prochain sommet arabe à Damas en mars 2008 ; la fin du mandat de George Bush en janvier 2009 ; la tenue du tribunal international pour le Liban. À ce jour, il a réussi en effet à prendre le Liban en otage à travers le déclenchement d’une crise artificielle par l’intermédiaire de ses alliés locaux. Il ne lâchera pas son otage tant qu’il n’est pas rassuré sur la tenue et les résultats du sommet de Damas. Il ne facilitera aucune solution à la crise tant que l’Administration Bush est en place. Et surtout, il ne lâchera pas la carte libanaise tant qu’il n’est pas rassuré sur son impunité dans le procès des assassins de Rafic Hariri. Le Hezbollah ensuite. Le parti de Dieu semble lui aussi miser sur certains événements, pensant qu’ils pourront renverser les rapports de force régionaux et internationaux : le point de non-retour du nucléaire iranien ; l’accélération du retour de la guerre froide ; les élections législatives israéliennes. Grâce à son arsenal et à la mainmise morale et politique opérée sur la communauté chiite libanaise, le Hezbollah a réussi à prendre l’État libanais en otage. Il ne lâchera pas son otage tant que les centrifugeuses iraniennes n’ont pas atteint le plein régime. Il ne facilitera aucune solution à la crise tant que la guerre froide n’a pas permis de balancer la superpuissance américaine. Et il gardera la carte de la crise jusqu’aux élections israéliennes, pensant devenir le « grand électeur » de cette échéance. Le général Aoun enfin. Fraîchement allié à Damas, il semble attendre à son tour certains événements avant de promouvoir une solution à la crise : la fin du mandat du Parlement ; la réalisation des attentes du régime syrien  et celles du parti chiite. Le général pense en effet renverser les rapports de force grâce à son alliance avec le parti de Dieu. Il mise sur un renversement de la majorité à l’Assemblée nationale, lui permettant, avec l’appui du président Nabih Berry, de réaliser ses ambitions politiques. Et c’est pour revigorer un soutien chrétien s’effilochant de jour en jour qu’il s’est mû en chantre du christianisme. Il va jusqu’à utiliser le confessionnalisme le plus destructeur pour chatouiller la fibre communautaire chrétienne. Il ne facilitera aucune solution à la crise. Toutes les initiatives ont échoué. Les prochaines échoueront également. Messieurs de la majorité, le temps joue contre le pays. Vous avez renoncé à votre droit d’élire un président à la majorité absolue. Il vous reste une chose à faire : remettez le pouvoir à l’armée libanaise. Elle saura s’en servir mieux que vous. Article paru le jeudi 17 janvier 2008
Le blocage de la crise libanaise est total. Toutes les initiatives semblent vouées à l’échec.
Les coupables : la Syrie, le Hezbollah et le général Aoun.
La Syrie d’abord. Malgré son soutien officiel à l’initiative arabe, M. Assad semble miser sur des événements à venir : la tenue du prochain sommet arabe à Damas en mars 2008 ; la fin du mandat de George Bush en...