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Inquiétude de la population et quadrillage militaire à Beyrouth

De nombreux Libanais, inquiets face au risque de voir le blocage politique du pays dégénérer en incidents violents, ont préféré rester chez eux hier, alors que Beyrouth était quadrillée par l’armée, rapporte Nayla Razzouk, dans un reportage de l’AFP. Blindés et patrouilles militaires ont pris position sur les principaux carrefours et artères de la ville, avec un déploiement particulièrement important aux abords des bâtiments gouvernementaux. Beaucoup redoutent une aggravation des tensions face à l’incapacité de la classe politique à s’entendre sur un successeur au président Émile Lahoud. « Il y a plus de soldats et de tanks que de piétons et de voitures dans les rues », observe Salim Kantar, un employé de banque. « Je ne pense pas que nous allons connaître la guerre civile à nouveau, mais on a peur des incidents et des problèmes de sécurité, parce que les deux camps sont dans l’impasse sur le choix du président », ajoute-t-il. Des soldats en treillis, fusil d’assaut en bandoulière, ont bouclé les rues du centre de Beyrouth menant au Parlement. Les séances parlementaires destinées à choisir un président avaient déjà été reportées à quatre reprises au cours des deux derniers mois, faute d’entente entre les deux blocs rivaux, la majorité et l’opposition. L’armée a aussi placé des blocs de béton et des barrières métalliques autour de l’hôtel Phoenicia, près du front de mer, où des dizaines de députés de la majorité craignant pour leur vie se sont réfugiés. La circulation automobile était moins intense qu’à l’ordinaire dans la capitale, avec juste quelques embouteillages près du centre-ville où les véhicules étaient fouillés par l’armée. La plupart des écoles et des universités de Beyrouth sont restées fermées. Les boutiques et les banques, en revanche, ont ouvert leurs portes, malgré la faible affluence des clients. « Je ne sais pas si l’école de mes enfants est ouverte, mais par précaution, j’ai décidé de ne pas les y envoyer », affirme Souad Haïdar, une habitante du quartier commerçant de Hamra. « On se fiche de qui va devenir président, ce qu’on veut, c’est vivre normalement. On en a marre des guerres et des conflits politiques qui n’ont apporté que des souffrances à notre pays », ajoute-t-elle. « S’il n’y a pas de président, et s’il n’y a aucun incident d’ici à lundi, cela prouvera que nous pouvons parfaitement nous passer d’un chef de l’État. Cela ferait un politicien de moins au Liban, et ce n’est pas plus mal », assure pour sa part Marwan Sidani, un employé beyrouthin.
De nombreux Libanais, inquiets face au risque de voir le blocage politique du pays dégénérer en incidents violents, ont préféré rester chez eux hier, alors que Beyrouth était quadrillée par l’armée, rapporte Nayla Razzouk, dans un reportage de l’AFP.
Blindés et patrouilles militaires ont pris position sur les principaux carrefours et artères de la ville, avec un déploiement...