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Un peu plus de... Droits d’auteur

Cette année, Dalida entre dans le domaine public. Vous pouvez donc utiliser la chanson Bambino à loisir, sans verser de droits ni à l’interprète, en l’occurrence ici à son héritier Orlando, ni au producteur originel. En revanche, vous devrez rémunérer les auteurs ou leurs ayants droit. La moitié de la somme, à quelques centimes près. Eh oui, c’est ainsi. Un interprète se voit déposséder de ses droits, 50 ans après la création de son œuvre. Par contre, les ayants droit d’un auteur perçoivent des royalties, pendant 70 ans encore, après la mort du créateur. C’est-à-dire bye bye money pour Orlando, mais pas pour Nisa, Jacques Larue et G. Fanciulli – ou leurs ayants droit –, auteurs et compositeurs du tube Bambino sorti en 1956. Par contre, dans le cas de Serge Gainsbourg, qui entre dans le domaine public dans un an et demi, le problème n’est pas aussi injuste, puisqu’il est auteur-compositeur-interprète. Sa fille Charlotte et son fils Lucien (ayants droit de l’œuvre du grand Serge), ainsi que leurs familles continueront à toucher leurs droits jusqu’en 2062. C’est plutôt bien. Johnny, quant à lui, ne touchera plus rien en 2011 sur ses chansons parues en 1961. Dans les vingt prochaines années, 47 000 enregistrements de 2 589 artistes vont tomber dans le domaine public, cinquante ans après la commercialisation de l’œuvre. Pascal Nègre, président d’Universal Music France, n’apprécie pas la situation. Il aimerait que le système se rapproche de celui des auteurs (archiprivilégié). Il va donc, avec les autres directeurs de maisons de disques et autres labels, plaider auprès de Bruxelles afin d’obtenir un allongement de la durée des droits des interprètes et des producteurs. Vu le catalogue d’Universal (Dalida et Gainsbourg, entre autres), on comprend pourquoi Nègre n’est pas content. Déjà que le piratage n’est pas son meilleur ami… voir la plupart de ses artistes entrer dans le domaine public, il y a de quoi se faire un sang d’encre. Par contre, chez Brilliant Classics, ça va plutôt bien. Depuis deux ans à peu près, le label a sorti un coffret comportant l’intégrale de Mozart, un autre, celui de Bach, et enfin en cette rentrée, celui de Beethoven. Chacun à moins de 100 euros, 83 pour être exact. Le bonheur absolu. 170 CD de Mozart, 155 CD de Bach, 100 de Beethoven, sans presque aucun droit à payer, et avec l’approbation de la plupart des interprètes, heureux de ne percevoir aucun droit afin de mettre à disposition du grand public la musique classique, si élitiste jusqu’ici. Une aubaine pour la maison de disques qui vend très bien ces gros coffrets bleu, blanc et rouge. Aujourd’hui, c’est donc la débandade chez les majors, entre le piratage, la musique sur Internet et certains artistes qui autorisent la mise en écoute de leurs morceaux, à condition qu’ils soient prévenus et que leur nom figure sur le site Web, ou d’autres qui autorisent le libre échange et la libre écoute de leurs morceaux..., la cession de certains droits d’auteur, l’entrée dans le domaine public des gros calibres… il y a de quoi être effrayé par l’avenir. D’ailleurs, que nous réserve-t-il en matière de musique et de production musicale ? Quels artistes pourront continuer à travailler ?
Cette année, Dalida entre dans le domaine public. Vous pouvez donc utiliser la chanson Bambino à loisir, sans verser de droits ni à l’interprète, en l’occurrence ici à son héritier Orlando, ni au producteur originel. En revanche, vous devrez rémunérer les auteurs ou leurs ayants droit. La moitié de la somme, à quelques centimes près. Eh oui, c’est ainsi. Un interprète se voit...