Les pharisiens du temple

«Seigneur, Ton conseil n’est pas à la mesure de l’homme, mais celui qui te révère sait que s’il a été dans l’épreuve, il sera couronné, s’il a été dans la tribulation, il sera délivré et sera admis à Ta miséricorde. Seigneur, Tu ne prends pas plaisir à notre perte mais après la tempête, Tu amènes le calme, après les pleurs et les larmes, tu répands l’allégresse... » Dans la tourmente, Seigneur, j’implore de Toi deux choses : Accorde-nous un esprit intelligent, pénétrant, sans souillure, clair, constant, ami du bien, des tolérants, loin des discours insensés, de la haine, des chacals du temple, des hommes prompts à l’injure, des hommes prompts à l’interprétation, perfides très souvent. Délivre-nous des extorqueurs de rançons, délivre-nous des tireurs embusqués prêts à enjamber le souvenir d’êtres exceptionnels, qui nous ont marqués au fer rouge de leur sang. Ces maîtres du jeu de l’élimination ont profané le silence de la mort, du martyre, des corps éparpillés sur le sol chéri, témoin de leur voix, de leur envergure, de leur générosité. Le cœur sur la main, sourire rayonnant, ils ont dit : nous sommes là, nous restons là, main dans la main, le regard droit, sans renoncement, sans méfiance. Leurs yeux contenaient le ciel. Ils étaient si grands, si beaux... Seigneur, de quel droit ? Alors et encore pour le sacrifice suprême, surpêmement relégué, Seigneur aie pitié. Mona GEBARA