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Turquie Erdogan sous le feu des critiques

Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, s’est retrouvé hier sous le feu des critiques pour avoir quasiment taxé d’anti-turcs ceux qui refuseraient de reconnaître l’élection annoncée d’Abdullah Gül à la présidence de la République. L’AKP d’Erdogan et Gül disposent au Parlement d’une majorité absolue qui assure au chef de la diplomatie d’être élu mardi prochain au troisième tour de scrutin malgré l’hostilité que lui voue l’élite politico-militaire, eu égard à son passé islamiste. La grande presse et l’opposition laïque se déchaînent contre Erdogan pour avoir apparemment stigmatisé lundi soir à la télévision Bekir Coskun, éditorialiste du quotidien à grand tirage Hurriyet, pour son refus de reconnaître la future légitimité de Gül. « À compter d’aujourd’hui, personne ne peut plus parler d’État laïque (...). L’islam politique a fait un nouveau pas en avant », avait écrit Coskun le 15 août, au lendemain de l’annonce de la candidature du chef de la diplomatie à la magistrature suprême. Abdullah Gül, ajoutait-il, « ne sera pas mon président ». « Les gens qui disent cela doivent renoncer à leur citoyenneté » et quitter la Turquie, a, selon Hurriyet, rétorqué Erdogan. « Vous êtes citoyen de ce pays, le président est votre président, le Premier ministre est votre Premier ministre. » « Rejeter un président n’est pas possible » « Comment le Premier ministre peut-il dire à un journaliste respecté de quitter la Turquie ? » s’est interrogé Deniz Baykal, chef de file du principal mouvement d’opposition, le Parti républicain du peuple (CHP). Deniz Baykal, dont les députés boycottent le processus parlementaire d’élection du président en signe de rejet de Gül, a jugé les propos d’Erdogan contraires à l’esprit de tolérance, de démocratie et de légalité. Le porte-parole d’Erdogan, Akif Beki, a démenti que le chef du gouvernement ait visé un journaliste en particulier mais il a maintenu le contenu de ses propos. « Notre Premier ministre rappelle que rejeter un président élu n’est pas possible en vertu de la législation sur la citoyenneté et que respecter le président est une obligation démocratique et légale », a-t-il dit. Murat Yetkin, éditorialiste du journal Radikal, souligne la similitude des propos d’Erdogan avec les slogans de l’extrême droite nationale sur le thème « La Turquie, on l’aime ou on la quitte. » « Le Premier ministre Erdogan trahit son raisonnement de dirigeant autocratique. Sa prochaine sortie pourrait être de vouer à l’exil les écrivains dissidents », écrit quant à lui le journal libéral Milliyet sous la plume de son éditorialiste, Sedat Ergin. La presse gouvernementale s’efforce pour sa part de calmer la controverse.
Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, s’est retrouvé hier sous le feu des critiques pour avoir quasiment taxé d’anti-turcs ceux qui refuseraient de reconnaître l’élection annoncée d’Abdullah Gül à la présidence de la République.
L’AKP d’Erdogan et Gül disposent au Parlement d’une majorité absolue qui assure au chef de la diplomatie d’être élu mardi...