Les experts en politique étrangère US pessimistes sur l’Irak

Une majorité d’experts en politique étrangère américaine, conservateurs ou libéraux, estiment que la stratégie de l’Administration Bush d’augmenter le nombre de soldats déployés en Irak est un échec, selon une étude publiée hier par la revue Foreign Policy. Selon cette étude, 53 % des experts interrogés par Foreign Policy et le Center for American Progress ont déclaré que l’augmentation des troupes avait un impact négatif sur les objectifs de sécurité nationale et de lutte contre le terrorisme. Près d’un tiers d’entre eux estiment que l’impact a été nul. En février, quelques semaines après l’annonce par George W. Bush de l’augmentation du nombre de troupes en Irak, seulement 31 % des experts interrogés estimaient l’impact négatif. Plus d’une centaine d’experts ont pris part à cette étude, dont deux anciens secrétaires d’État, un ancien conseiller à la sécurité nationale et d’anciens responsables militaires et du renseignement, indique Foreign Policy dans un communiqué. Concernant un retrait des troupes d’Irak, 68 % des experts interrogés estiment qu’il devrait avoir lieu dans les 18 prochains mois, mais 79 %, toutes tendances confondues, se disent opposés à un retrait immédiat. Les experts, sollicités pour évaluer la gestion de la guerre en Irak par l’Administration Bush, ont donné une note globale de 2,9 sur une échelle de dix points. Par ailleurs, les deux plus hauts représentants militaire et civil des États-Unis en Irak devraient livrer au Congrès lors d’auditions publiques les 11 et 12 septembre leur évaluation très attendue de la stratégie américaine, a indiqué la Maison-Blanche hier. Le général David Petraeus, commandant de la force multinationale en Irak, et l’ambassadeur Ryan Crocker « témoigneront au Congrès au cours d’auditions publiques », a ainsi affirmé un porte-parole de la Maison-Blanche, Gordon Johndroe. M. Johndroe a réfuté que les dates du 11 et du 12 soient envisagées pour coïncider avec le 6e anniversaire des attentats du 11-Septembre et pour exploiter l’émotion du moment afin de mieux défendre une stratégie contestée.