Alors que tous les États arabes, Arafat compris, sauf la Syrie, ont signé la paix avec Israël et reconnaissent sa légitimité comme État et non comme force d’occupation, le Liban continue de subir le diabolique et machiavélique balancier syro-israélien.
Par pitié pour nos générations futures, ouvrons les yeux et sortons de notre torpeur. Posons-nous la vraie question : que voulons-nous ?
Voulons-nous la guerre ou voulons-nous la paix ? L’histoire ne nous a rien appris et nous continuons à nous ridiculiser et à nous aveugler, nous croyant plus forts que toutes les logiques et toutes les bases saines d’un pays.
On a laissé les Palestiniens prendre les armes sous le prétexte sacro-saint de la lutte contre Israël. Résultat : un déluge de fer et de feu.
On a laissé se reproduire le même scénario, avec cette fois le Hezbollah sous le même prétexte sacro-saint de la lutte contre l’ennemi, avec l’appui cette fois d’une partie chrétienne toute honteuse d’avoir fait ami et signé avec Israël quelques années plus tôt. Résultat : une impitoyable entreprise de destruction.
Pendant des dizaines d’années, nous n’avons rien décidé et nous nous sommes laissé aveugler, faisant régner les contradictions et voulant faire croire au monde et à nous-mêmes que nous étions indépendants, tolérants, multiculturels et exemplaires, alors que nous avions bâti sur du sable au lieu de bâtir sur du roc.
Que voulons-nous donc ? Vite, arrêtons notre décision. Ne parlons pas d’indépendance et de problèmes internes à résoudre alors que tout le monde sait qui alimente en argent et en armes une certaine milice. Arrêtons donc de mentir, par pitié pour les victimes. Arrêtons de nous ridiculiser par des enfantillages, décidons de la paix ou de la guerre, montrons que nous sommes indépendants, libres, souverains et non tributaires du balancier syro-israélien
Si c’est la guerre que nous voulons, alors allons-y franchement tous ensemble, sans nous ridiculiser en créant deux catégories de citoyens : les braves armés jusqu’aux dents et les autres bons pour les applaudissements.
Si c’est la paix que nous voulons, arrêtons tout langage démagogique et toutes les provocations. Et surtout cessons de sacraliser des milices qui narguent notre État et notre démocratie.
Regardons-nous dans la glace, pitié pour nos enfants et notre avenir, tirons les leçons du passé, ne laissons pas dépecer notre jeunesse comme nous avions dépecé nos cèdres et surtout demandons des comptes à nos dirigeants.
Soyons pour une fois sincères s’agissant de notre indépendance, car on ne peut parler d’indépendance, reprocher aux autres de se mêler de nos affaires et laisser des pays étrangers armer nos milices. Cessons de parler de la guerre des autres chez nous, de futiles enlèvements de prisonniers ou de tourisme florissant que tout le monde, paraît-il, nous enviait. Assumons nos responsabilités, prouvons que nous sommes un pays digne de respect, sinon c’est l’éternel balancier syro-israélien, avec tôt ou tard tout ce qui accompagne une guerre impitoyable.
André INGEA
Paris
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