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Actualités - interview

Interview - Jean-Paul Huchon entame aujourd’hui une visite de trois jours au Liban Le président du conseil d’Île-de-France souhaite étendre la coopération avec la ville de Beyrouth

PARIS, d’Élie MASBOUNGI Réélu en 2004 à la présidence de la plus grande et d’une des plus importantes régions d’Europe, l’Île-de-France, M. Jean-Paul Huchon (PS) mène depuis le début de son premier mandat une action énergique basée sur une stratégie tenant compte de l’importance de la coopération internationale, axée sur le concept relativement nouveau de l’Europe des régions. À la veille de son départ pour Beyrouth où il aura, à partir d’aujourd’hui vendredi et jusqu’à lundi prochain, des entretiens et des réunions de travail avec, notamment, le Premier ministre, Fouad Siniora, le ministre de l’Intérieur par intérim, Ahmad Fatfat, et les responsables du conseil municipal de Beyrouth, parallèlement à des représentants d’associations engagées dans des projets à caractères culturel, éducationnel, socio-économique et environnemental, Jean-Paul Huchon a accordé à L’Orient-Le Jour une interview exclusive pour exprimer le soutien des Franciliens (les habitants d’Île-de-France) au peuple libanais, soutien qui pourrait se concrétiser par des partenariats et des participations à divers projets à Beyrouth et en province. Il a également évoqué, à cette occasion, une possible participation du conseil régional d’Île de France à la conférence Paris III sous une forme adéquate à étudier et à définir avec les instances organisatrices. Voici la teneur de l’entretien : – L’Orient-Le Jour : Monsieur le président, quel est le message que vous portez aux Libanais qui vivent ces moments difficiles de l’après-guerre ? – Jean-Paul Huchon : « La région d’Île-de-France, engagée depuis 1999 dans une importante coopération avec la mairie de Beyrouth (conseil municipal), souhaite témoigner de sa solidarité envers la population libanaise et dire son espoir de voir la paix se consolider pour le Liban et le Moyen-Orient. Je voudrais aussi saluer le courage des habitants qui, inlassablement, reconstruisent l’avenir. Nous avons engagé, par exemple, près de 800 000 euros depuis 2004 dans la mise en œuvre d’actions portant notamment sur : – l’éducation, la francophonie et la culture avec l’ouverture de bibliothèques, d’une médiathèque et d’un centre TIC (Technologies de l’information et de la communication) à Beyrouth, sans compter l’attribution de bourses d’études, la mise en place de soutien scolaire dans les écoles publiques, le lancement d’un programme de bourses “aides soignantes” au profit de jeunes filles défavorisées ; – la qualité de l’air, avec l’appui de la station de la qualité de l’air de Beyrouth et l’organisation d’un comité de suivi du Bois des Pins. Nous disposons à Beyrouth d’un appui institutionnel via la présence d’un “volontaire du progrès” auprès des services de la municipalité. Sans aucune ingérence, bien entendu, nous souhaitons étendre les domaines où nous pouvons apporter notre savoir-faire, en coopération avec nos partenaires pour les projets utiles qui favoriseront la reconstruction. » – L’O-J : Justement, quels sont, selon vous, les domaines où la région IDF peut concrètement aider le Liban et à quels niveaux ? Dans quels délais cette aide pourrait-elle se manifester ? – JPH : « Notre région souhaite d’abord consolider et valoriser ses actions avec la ville de Beyrouth. Je pense au Bois des Pins, à la mise en place de bibliothèques municipales ou à la mesure de la qualité de l’air. Tout cela est prévu par notre accord de coopération en cours. En fonction de la situation, la région Île-de-France souhaite aussi mettre son savoir-faire au service de projets de reconstruction. L’Institut d’aménagement et d’urbanisme de la région Île-de-France (Iaurif) est appelé à cet égard à jouer dès cette année un rôle-clé sous la forme d’un appui à la plate-forme d’ingénierie de projets de coopération décentralisée, en liaison avec les acteurs libanais, français et multilatéraux. Je pense notamment aux programmes pilotés par l’Union européenne,le PNUD, et à la mobilisation internationale des collectivités locales. Ces projets seront conçus et conduits en lien étroit avec l’ambassade de France au Liban et en partenariat avec le représentant du bureau technique des villes libanaises. Nous envisageons aussi pour 2007 des actions thématiques, dans des domaines de compétence de notre région : apprentissage, microentrepreneuriat, lutte contre le décrochage scolaire ou la toxicomanie. » – L’O-J : En ce qui concerne Paris III, conférence sur la reconstruction du Liban prévue en janvier prochain, principalement à l’initiative du président Jacques Chirac, votre région pourrait-elle y participer et sous quelle forme ? – JPH : « Dans le cadre de notre coopération, nous envisageons d’ores et déjà d’apporter notre contribution à la reconstruction du Liban. Je viens à Beyrouth pour initier un mouvement, une dynamique en faveur de la reconstruction, que je vais discuter avec mes partenaires. Si cette aide peut, le moment venu, s’inscrire dans le cadre de cette conférence internationale et alimenter un projet plus global, j’y suis prêt. Selon les informations dont je dispose à ce jour, la participation des collectivités territoriales n’est pas sollicitée, mais nous sommes complètement disponibles si cela est considéré comme opportun. » – L’O-J : En tant qu’élu socialiste, rencontrerez-vous des dirigeants de courants politiques divers, y compris des leaders de l’opposition actuelle ? – JPH : « Mon voyage est d’abord et avant tout motivé par le souci de nourrir et relancer la coopération entre la région Île-de-France et Beyrouth, et de proposer aux différents partenaires de terrain une programmation multilatérale de projets concrets, au service des populations libanaises et de l’amélioration de leur vie quotidienne. Je suis très heureux de pouvoir aujourd’hui revenir à Beyrouth auprès du peuple libanais qui a toute mon affection et celle des millions de Franciliens pour lui prouver, toujours et encore, que l’Île-de-France est à ses côtés, prête à l’aider à panser ses plaies et souffrances, prête à participer, à construire et améliorer l’avenir avec lui pour que ce pays et son peuple retrouvent le plus vite possible des conditions de vie dignes de son histoire. »
PARIS, d’Élie MASBOUNGI

Réélu en 2004 à la présidence de la plus grande et d’une des plus importantes régions d’Europe, l’Île-de-France, M. Jean-Paul Huchon (PS) mène depuis le début de son premier mandat une action énergique basée sur une stratégie tenant compte de l’importance de la coopération internationale, axée sur le concept relativement nouveau de l’Europe des...