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Actualités - OPINION

FLÉCHETTES Cécité par nécessité

Nul n’est censé ignorer la loi. Le législateur moins que personne. D’autant que des députés-avocats, il y en a plein l’hémicycle. Dont l’honorable duc speaker himself. Il est donc plutôt bizarre que leur savoir ne leur fasse pas voir qu’il y a un grave avatar quelque part. C’est-à-dire qu’aveuglés, ils ne veuillent pas distinguer ce fait juridique patent : la prorogation du mandat présidentiel constitue un coup d’État (syrien) grossièrement maquillé. Elle est manifestement antidémocratique : l’intéressé n’a même pas été réélu, mais maintenu par amendement constitutionnel « personnalisé ». Ce qui est le contraire même, l’antonyme de l’esprit des lois, la fondamentale en premier. Last but not least, comme le répète Chebli Mallat, imposée par la contrainte physique et morale (cf. les confidences du regretté président Hariri et les témoignages de nombreux parlementaires pressurés), la prorogation est tout simplement nulle et non avenue. En droit pur. Mais n’en déplaise aux puristes et aux juristes, la politique, autre fonction des députés, prend le pas sur tout, même sur la Constitution, quand la raison d’État (et a fortiori de nation) le commande. Or, dans un pays mosaïque, la préservation de la paix civile (hé oui) impose autant de lignes rouges, de défis à ne pas lancer, que de concessions. C’est ce qui explique pourquoi, au sein de la majorité, même les plus acharnés contempteurs du régime prorogé en réclament le départ par démission. Et pas du tout son remplacement comme s’il n’était pas en place. Ce qui serait leur droit, et ce qui serait dire le droit. J. I.
Nul n’est censé ignorer la loi. Le législateur moins que personne. D’autant que des députés-avocats, il y en a plein l’hémicycle. Dont l’honorable duc speaker himself.
Il est donc plutôt bizarre que leur savoir ne leur fasse pas voir qu’il y a un grave avatar quelque part.
C’est-à-dire qu’aveuglés, ils ne veuillent pas distinguer ce fait juridique patent : la prorogation du mandat présidentiel constitue un coup d’État (syrien) grossièrement maquillé. Elle est manifestement antidémocratique : l’intéressé n’a même pas été réélu, mais maintenu par amendement constitutionnel « personnalisé ». Ce qui est le contraire même, l’antonyme de l’esprit des lois, la fondamentale en premier. Last but not least, comme le répète Chebli Mallat, imposée par la contrainte physique et morale (cf. les...