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Actualités - OPINION

Fléchettes Le capharnaüm

Si l’on pouvait parler de densité politique comme l’on parle de densité démographique, le Liban serait champion du monde. Il se situe au-delà de toute statistique, et aucune enquête académique ne pourrait cerner l’ampleur du phénomène. Les partis, les courants, les clubs, les cellules dormantes ou actives, les clubs, les coteries de beys ou autres sont innombrables. Un bon tiers, au moins, n’est même pas enregistré. À cela s’ajoutent, puisqu’il s’agit d’action ou de vie politique, des médias à profusion qui tirent à vue, comme à hue et à dia, sur tout ce qui bouge, et Dieu sait si cela grouille. La confusion est aggravée par l’intrusion, parfois historiquement forcée, du religieux. À ce propos, il est sans doute inutile de rappeler que, depuis l’Égypte antique, le prêtre, dans toutes les religions, a toujours été tenté (sans doute à cause d’un savoir peu partagé) de diriger. Il y a peu d’exemples de politiques faisant de la religion (Toutankhamon, justement dans l’Égypte antique, peut-être Isabelle la Catholique hier en Espagne et George W. aujourd’hui aux States). Alors que la liste des religieux qui ont fait ou font de la politique est interminable. De nos temps, presque tous les chefs religieux, du dalaï lama au pape, en passant par les ayatollahs ou les rabbins, participent aux affaires séculaires de l’humanité ou de leurs peuples. Il n’y a guère qu’une poignée, dont l’Aga Khan, qui cultive l’apolitisme déontologique. Retour chez nous. Le foisonnement est tel que le pays paraît difficilement gouvernable. Bien peu d’ailleurs souhaitent vraiment qu’il le devienne, en se cimentant. Ils se prévalent, la plupart du temps, de la préservation des particularismes. Sans se douter que cette nécessité, car c’en est une effectivement, a ses limites. Au titre que la liberté même a les siennes. Un seul, Nasrallah, pense qu’il faut que le pays soit gouverné. Et gouverner, il veut le faire. Mais seul, justement, selon toute vraisemblance. Et c’est là que le bât blesse, et c’est là qu’il y a problème. Alors, s’il ne peut en être autrement, Liban de tout laisser-aller, c’est encore comme ça que je te préfère et que je t’aime. J. I.
Si l’on pouvait parler de densité politique comme l’on parle de densité démographique, le Liban serait champion du monde. Il se situe au-delà de toute statistique, et aucune enquête académique ne pourrait cerner l’ampleur du phénomène. Les partis, les courants, les clubs, les cellules dormantes ou actives, les clubs, les coteries de beys ou autres sont innombrables. Un bon tiers, au moins, n’est même pas enregistré. À cela s’ajoutent, puisqu’il s’agit d’action ou de vie politique, des médias à profusion qui tirent à vue, comme à hue et à dia, sur tout ce qui bouge, et Dieu sait si cela grouille.
La confusion est aggravée par l’intrusion, parfois historiquement forcée, du religieux. À ce propos, il est sans doute inutile de rappeler que, depuis l’Égypte antique, le prêtre, dans toutes les...