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Paris reproche à Tel-Aviv de poser des conditions non prévues par la résolution 1701 La France réclame le retrait israélien et la levée du blocus PARIS, d’Élie MASBOUNGI

La France ne semble pas apprécier la tournure prise par l’action diplomatique engagée par le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, actuellement en tournée au Liban et en Israël. C’est ce que laissent entendre des diplomates français accrédités dans des pays du Proche-Orient, actuellement à Paris pour assister à la conférence annuelle des chefs de missions françaises dans le monde. En fait, Paris rejette catégoriquement la condition que veut imposer Israël pour lever le blocus maritime et aérien imposé au Liban, à savoir la libération des deux soldats capturés le 12 juillet dernier par le Hezbollah, condition que semble admettre, selon ces diplomates, le secrétaire général de l’ONU puisqu’il ne s’est pas élevé, selon eux, contre cet obstacle posé par Israël. Selon les propos de ces mêmes diplomates français, Paris estime en effet qu’il est impératif et urgent que Tel-Aviv mette fin à son blocus injustifié de la côte et de l’espace aérien libanais et que les troupes israéliennes se retirent du territoire libanais en application de la résolution 1701. Des milieux proches du Quai d’Orsay estiment de leur côté qu’il est inadmissible que le gouvernement israélien pose des conditions pour que son armée évacue totalement le Liban-Sud et mette fin au blocus du pays en invoquant des conditions qui ne sont pas stipulées comme telles dans le texte de la résolution. Ce point de vue est d’ailleurs développé par le ministre français des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy, dans son discours d’ouverture des travaux de la conférence annuelle des ambassadeurs de France dans le monde, hier matin au Centre des congrès de l’avenue Kléber à Paris aussi bien que dans deux interviews accordées au Figaro et à LCI-RMC (Moyen-Orient). Dans une de ses réponses à l’interview radiotélévisée, le ministre déclare textuellement : « Je demande la levée du blocus israélien à la fois au niveau de l’Aéroport Rafic Hariri et également au niveau des ports. Cette levée du blocus est inscrite dans la résolution 1701 pour laquelle la France a beaucoup contribué à écrire et à faire voter. » « Notre diplomatie s’est énormément employée à travailler, la diplomatie s’est énormément mobilisée pour obtenir cette résolution 1701 au Conseil de sécurité des Nations unies. La diplomatie continue à se mobiliser sur le terrain pour obtenir, de part et d’autre, la mise en œuvre de cette résolution. Ce qui veut dire la levée du blocus israélien, maritime et aérien, sans laquelle on ne peut pas faire repartir le Liban, c’est impossible. Cela veut dire la mise en place de l’embargo sur la livraison d’armes au niveau de toutes les frontières du pays, également, cela veut dire que l’accord politique qui est inscrit dans la résolution 1701puisse se mettre en place », souligne M. Douste-Blazy. « Cela veut dire également le règlement de la question des fermes de Chebaa et le règlement des problèmes des prisonniers israéliens qui sont aujourd’hui retenus par le Hezbollah et le problème des prisonniers libanais qui sont dans les prisons israéliennes », ajoute-t-il. Dans l’interview au Figaro, M. Douste-Blazy reprend la même idée en ajoutant que la Finul renforcée n’est pas une force venue pour imposer la paix et que la force internationale n’a pas de pouvoir de coercition à cet égard. Il ajoute : « La résolution 1701 comporte néanmoins la perspective d’un accord politique prévoyant le désarmement des milices, le règlement de la question des fermes de Chebaa et la libération des prisonniers libanais détenus en Israël et des soldats israéliens aux mains du Hezbollah. Nous entendons respecter la souveraineté du Liban. C’est au gouvernement de Fouad Siniora de décider où et comment les forces armées libanaises seront renforcées par la Finul. C’est d’ailleurs ce que dit la résolution 1701. » En réponse à une question sur l’intérêt pour la France de s’engager comme elle le fait au Liban, le ministre des Affaires étrangères explique : « Ce qui est en jeu au Liban, c’est la défense de nos valeurs et le maintien de notre propre capacité de réflexion et d’action. Le Liban est l’enjeu d’une radicalisation qui mine cette région et le reste du monde. Nous ne pouvons pas laisser les plus radicaux lever les peuples les uns contre les autres. C’est notre rôle, là-bas plus qu’ailleurs, d’autant que le Liban est un pays ami. Le déploiement de la Finul renforcée est par ailleurs un succès politique pour l’Europe, car la présence de 8 000 soldats montrera que l’Europe politique existe. C’est aussi un succès pour la France, parce que c’est la décision du président de la République qui a définitivement assuré la mobilisation des Européens. »
La France ne semble pas apprécier la tournure prise par l’action diplomatique engagée par le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, actuellement en tournée au Liban et en Israël. C’est ce que laissent entendre des diplomates français accrédités dans des pays du Proche-Orient, actuellement à Paris pour assister à la conférence annuelle des chefs de missions françaises...