Private, de Saverio Costanzo (2004) Présenté au Festival de Locarno en 2004, Private y a décroché la récompense suprême, le Léopard d’or, ainsi qu’une mention spéciale du jury du prix œcuménique. Le comédien Mohammad Bakri a obtenu, quant à lui, le Léopard de bronze du meilleur acteur. Pour son premier long-métrage de fiction, le cinéaste Saverio Costanzo a choisi de mettre en scène une histoire inspirée de faits réels. Alors qu’il est en voyage en Israël en novembre 2003, une amie journaliste apprend à Costanzo l’existence d’une famille palestinienne dont la maison, située à cinq mètres d’une base de l’armée israélienne, est occupée par les soldats. Ceux-ci ont investi le toit de la demeure en 1992, mais n’ont jamais demandé à Mohammad, le chef de famille, de partir. Extrêmement intéressé par ce sujet, le réalisateur décide alors de s’installer pendant deux mois dans un hôtel à Gaza afin de recueillir les témoignages des différents membres de la famille. Il offre là une métaphore originale sur la situation au Moyen-Orient. Une métaphore aussi poignante qu’intéressante, rehaussée par l’utilisation de la DV qui donne au film un aspect « documentaire ». L’histoire : en Palestine, Mohammad vit avec sa femme et ses cinq enfants dans une maison aux abords d’une colonie juive. Une nuit, l’armée israélienne investit et occupe la maison. Mais Mohammad, chantre de la non-violence, décide de ne pas quitter les lieux et fait cohabiter les siens avec les soldats. Ceux-ci logent à l’étage tandis que la famille est confinée au rez-de-chaussée. Les enfants ne comprennent pas la décision de leur patriarche et développent tous un comportement différent : pendant que Jamal tombe peu à peu dans une haine propice à la vengeance, Mariam, la fille aînée, espionne ses occupants et découvre leur humanité. Pourtant, la tension s’adoucit peu à peu... Mais cette fausse normalité peut-elle devenir un état de fait acceptable ? Avec Lior Miller, Mohammad Bakri, Tomer Russo, Arren Omari et Hend Ayoub. Ciné-club de l’ALBA, vendredi 17 février à 19h Il Postino, de Michael Radford (1996) Article disponible dans la page cinéma du jeudi 9 février. Auditorium de l’ESA, mardi 21 février à 20h30 Astérix et Obélix : mission Cléopâtre, d’Alain Chabat (2002) Aux commandes de l’adaptation de l’album Astérix et Cléopâtre : Alain Chabat, ex-star des « Nuls ». Avec un budget record qui s’élève à 50,3 millions d’euros, cette suite se veut bien plus inspirée et originale que le premier volet. Mission Cléopâtre offre une palette de seconds rôles complètement déjantés qui volent incontestablement la vedette au duo Depardieu/Clavier : Gérard Darmon dans le rôle de l’architecte machiavélique Amonbonfils, ennemi juré de Jamel/Numérobis, architecte maladroit chargé de construire un palais pour César, Edouard Baer en scribe philosophe nommé Otis, Dieudonné en Dark Vador légionnaire, Chabat en César à lunette, Chantal Laubix en espionne invisible et Isabelle Nantix en Itineris… Le film présente un festival de jeux de mots, de répliques percutantes et de références en tout genre. À noter d’ailleurs qu’il vaut mieux être familier à la culture française afin d’apprécier les nombreux clins d’œil. L’histoire : Cléopâtre lance un défi à Jules César. Si elle parvient à construire en trois mois un palais somptueux en plein désert, celui-ci devra concéder publiquement que le peuple égyptien est le plus grand de tous les peuples. Elle fait appel à Numérobis, un architecte d’avant-garde plein d’énergie. S’il réussit, elle le couvrira d’or. S’il échoue, elle le jettera aux crocodiles. Avec Gérard Depardieu, Christian Clavier, Jamel Debbouze et Monica Bellucci. CCF, salle Montaigne, mercredi 22 février à 19h15 PAR DYMA DEMIRDJIAN