Rechercher
Rechercher

Actualités - OPINION

Les prosyriens cherchent à gagner du temps

Un ministre influent affirme que les gens qui ne paraissent pas pressés de connaître la vérité sur l’assassinat du président Rafic Hariri atermoient pour gagner du temps. Dans l’espoir que d’ici qu’on arrive au procès, ou le roi ou l’âne aura disparu, comme dit l’adage local. C’est-à-dire que l’affaire serait classée ou dépassée. Cette stratégie a été adoptée immédiatement après l’assassinat, des pôles de l’Exécutif comme du Législatif s’opposant dès les premiers instants à une enquête internationale, sous prétexte de souveraineté nationale. Eux qui ne s’en souciaient guère en fait, étant soumis aux tuteurs de l’époque. Par la suite, quand il n’était plus possible de s’opposer à une idée soutenue fortement par le peuple libanais, ces mêmes pôles ont livré un combat de retardement, en militant pour que l’on se contente d’experts internationaux qui assisteraient la justice libanaise. Sous la pression populaire, appuyée par les forces du 14 mars, cette partie a fini par accepter la commission internationale d’enquête. Non sans mettre en doute sa crédibilité ni sans multiplier les entraves. L’arrestation des quatre généraux a déclenché en fait de leur part une virulente contre-offensive multiforme. Les parties en question ont soutenu que les indices manquaient ou n’étaient pas crédibles. Et elles ont répété ce refrain lors de la publication du premier rapport d’étape de Mehlis, le 20 octobre, affirmant que ce document était orienté, partial et politisé. De son côté, la Syrie n’a coopéré qu’en paroles. Elle n’a formé de commission d’enquête qu’une fois acculée, le dos au mur, après les injonctions de la 1636. En affirmant être innocente, elle a fait comprendre qu’elle n’était pas disposée à accepter que ses officiers fussent interrogés. Sauf sous les conditions obstructionnistes qu’elle posait. Mehlis a donc précisé dans son premier rapport que la Syrie ne coopérait pas, ou mal. Cette dénonciation a porté le Conseil de sécurité, à l’unanimité de ses membres dont l’Algérie, à taper sur la table et sur les doigts de la Syrie. En la sommant de coopérer, dans la 1636. Damas s’est retrouvée devant l’alternative suivante : ou se soumettre, ou subir des sanctions. Elle a quand même tenté de biaiser, et continue d’ailleurs de le faire avec son vrai-faux témoin Houssam Houssam. Elle a prétendu avoir droit à un protocole d’accord avec la commission internationale, comme le Liban, pays victime. Elle a obtenu, finalement, que Monteverde soit écarté. Mais elle a dû s’incliner sur le fond et envoyer ses cinq officiers en Autriche pour interrogatoire. On aura cependant noté que même après la 1636, il a fallu l’intervention pressante de l’Arabie saoudite pour amener la Syrie à composition. Tant pour l’enquête qu’en ce qui concerne les relations avec le Liban, singulièrement avec la branche haririenne du pouvoir. Damas a fait un geste, à travers la déclaration d’ouverture de Chareh, mais c’était vraisemblablement de la poudre aux yeux, destinée uniquement à rassurer les Saoudiens. Dans la pratique, la campagne contre la commission Mehlis et contre des parties libanaises déterminées a continué de plus belle. Inversant les rôles, Damas prétend que certaines forces au Liban perturbent à dessein les relations bilatérales. Cela en produisant le spectacle Houssam Houssam qui a soulevé l’étonnement hilare, mais aussi l’indignation du monde entier face aux tentatives syriennes de saboter l’enquête. Mehlis lui-même s’est demandé comment la commission judiciaire syrienne avait pu sortir le hochet de sa boîte, et de sa manche, sans le soumettre d’abord à un interrogatoire et à une enquête poussés. Il a liquidé la tentative syrienne, en la qualifiant de pure « propagande » totalitaire. Le ministre cité conclut en estimant que dans le cadre de la stratégie de gain du temps et de perturbation, les Syriens et leurs fidèles du cru vont sans doute multiplier les manœuvres d’ici à la publication du deuxième rapport Mehlis, le 15 décembre. Émile KHOURY
Un ministre influent affirme que les gens qui ne paraissent pas pressés de connaître la vérité sur l’assassinat du président Rafic Hariri atermoient pour gagner du temps. Dans l’espoir que d’ici qu’on arrive au procès, ou le roi ou l’âne aura disparu, comme dit l’adage local. C’est-à-dire que l’affaire serait classée ou dépassée. Cette stratégie a été adoptée...