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Joumblatt accuse la Syrie de duplicité et de menées subversives
le 30 novembre 2005 à 00h00
Le leader de la Rencontre démocratique et du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt a réagi violemment aux insinuations syriennes de complicité dans un montage visant à duper l’enquête internationale sur l’assassinat du président Rafic Hariri. Il a accusé la Syrie de duplicité, disant qu’elle tient des propos mielleux à l’extérieur (par référence à l’ouverture de Chareh, à Barcelone) tandis qu’à l’intérieur, elle fait bouger les résidus de ses réseaux pour démolir la sécurité de ce pays. Joumblatt a indiqué qu’il ne peut pas avoir croisé le soi-disant témoin syrien masqué Houssam Taher Houssam à Monteverde pour la bonne raison qu’il ne s’y est jamais rendu, précisant avoir rencontré Mehlis une seule fois, chez lui à Moukhtara, le 28 juin dernier. Considérant la prestation scénique du pseudo-témoin à Damas comme un spectacle de guignol charlatanesque, il a répété que la Syrie cherche à tout prix à ébranler la sécurité au Liban. Pourquoi ? Pour faire diversion sur l’enquête, selon le leader du PSP, qui appelle à une extrême vigilance sur le plan sécuritaire.
Dans des déclarations aux médias, le leader de la Rencontre démocratique a développé les indications et les vues suivantes :
« En réponse au témoin qui affirme m’avoir aperçu à Monteverde, il faut que tout un chacun sache qu’en date du mardi 28 juin à 17 heures, le juge Detlev Mehlis, accompagné de l’un de ses assistants, m’a rendu visite à Moukhtara. Depuis lors, je ne l’ai plus vu. Il m’a par la suite adressé le texte de ma déposition, et je l’ai signé. Ces élucubrations charlatanesques politiques qu’orchestre l’appareil policier syrien sont certes une mascarade risible. Mais, en même temps, elles montrent que tous les moyens, même sécuritaires, sont bons pour ébranler la sécurité du Liban, aux fins de faire diversion sur l’enquête. »
Il a ensuite mis l’accent sur un « fait divers » récent et révélateur : « L’un des inculpés qui possédaient des établissements de téléphones portables à Tripoli (qui auraient fourni l’équipement utilisé par les exécutants du 14 février) a été trouvé mort à la suite d’un accident de la route, dans la région de Bteghrine, dans d’obscures conditions. Il est bizarre, étonnant, que ce personnage de Tripoli fût arrivé dans la région de Bteghrine qui est sous influence de certains partis d’obédience syrienne. Peut-être qu’il a été tué pour effacer certains indices. Dès lors, je demande à la police libanaise de renforcer son dispositif à Roumié (où sont gardés les généraux libanais incarcérés) comme partout ailleurs. »
M. Joumblatt a donc souligné ensuite que « le régime syrien déverse au-dehors des tombereaux de bonnes et belles paroles. Farouk el-Chareh (le ministre syrien des Affaires étrangères) a reconnu finalement que les fermes de Chebaa sont libanaises. Mais à l’intérieur, le langage est différent et même subversif, destructeur ».
Dialogue et rencontres
Puis le leader progressiste a eu avec les journalistes l’échange suivant :
Q – D’après les propos du témoin masqué, il apparaît que le régime syrien reste fortement implanté au Liban, à travers ses services de renseignements, qu’en pensez-vous ?
R – « C’est bien pourquoi je souligne que nous devons rester très attentifs sur le plan sécuritaire. Je sais que le beau langage (syrien) mielleux tenu à l’extérieur cache au Liban un plan de subversion sécuritaire par le truchement des résidus des puissants réseaux dont la Syrie dispose. Aussi, nous ne nous sentirons tranquilles que lorsque nous verrons les condamnés derrière les barreaux, enfermés dans des cages. »
Q – Comment expliquez-vous le timing de l’annonce de l’apparition de ce témoin ?
R – « Par le fait que l’on est à la veille de l’interrogatoire qui va se dérouler à Vienne, ni plus ni moins. Ils (les Syriens) tentent d’ébranler la crédibilité de Mehlis, mais ils n’y réussiront pas. Nous avons confiance dans Mehlis et dans le rapport de l’enquête internationale. Nous n’accepterons aucun arrangement. »
Q – Est-ce que cela ( le montage médiatique) va influer sur la nature de la mission de la commission ?
R – Non, pas du tout. »
Par ailleurs, M. Joumblatt s’est entretenu hier à Moukhtara avec l’ancien député Jean Obeid, ensuite avec le chargé d’affaires de Hongrie, Petr Lazare, avant de recevoir une délégation de Keyfoun, caza de Aley, puis une délégation commune de Jahilyé et de Bekaata, dans le Chouf.
Les armes palestiniennes
Il a de même reçu une délégation des organisations de jeunesse palestiniennes au Liban, en présence du responsable de la section estudiantine du PSP, Ziad Nasr, et du secrétaire général de la section jeunesse du parti, Zayane Achkar. S’adressant à ses jeunes hôtes, Joumblatt a mis l’accent sur la nécessité d’un dialogue palestinien avec toutes les forces politiques libanaises, notamment avec les blocs parlementaires en vue d’une loi réglementant et consacrant les droits civils des Palestiniens au Liban. Au sujet de l’armement palestinien dans ce pays, Joumblatt a également insisté sur la nécessité d’un dialogue ouvert.
De leur côté, les étudiants palestiniens ont donné lecture d’un communiqué à l’occasion de la Journée mondiale de solidarité avec le peuple palestinien, comme à l’approche de l’anniversaire du martyr Kamal Joumblatt. Ils ont rendu hommage à Walid Joumblatt pour ses positions nationales et arabes, ainsi que pour son soutien à la cause palestinienne.
Le leader de la Rencontre démocratique et du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt a réagi violemment aux insinuations syriennes de complicité dans un montage visant à duper l’enquête internationale sur l’assassinat du président Rafic Hariri. Il a accusé la Syrie de duplicité, disant qu’elle tient des propos mielleux à l’extérieur (par référence à l’ouverture de...
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