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Actualités - OPINION

CITOYEN GROGNON Avant que l’irréparable…

C’est à n’y rien comprendre ! Ces étudiants qui ont fraternisé pendant des mois, place de la Liberté après l’assassinat de Rafic Hariri, qui sont tombés dans les bras les uns des autres le 14 mars dernier, se tabassent aujourd’hui à qui mieux mieux sur les campus universitaires. Sur fond de batailles électorales, d’alliances stratégiques ou de conflits d’intérêts, les étudiants des FL et du CPL effacent d’un trait les réconciliations, pourtant hautement médiatisées, entre leurs leaders, Samir Geagea et le général Michel Aoun. La moindre rencontre, conférence ou discussion politique se transforme inévitablement en bagarre rangée entre les deux camps, ponctuée d’insultes, de coups de poing, de chaises qui volent. On dénombre déjà les premiers blessés. On ressasse les incidents. En y ajoutant son grain de sel. La rumeur, elle, fait le reste. La rancœur s’installe déjà. Avec la bonne volonté des « autres », ceux qui prennent plaisir à diviser la communauté chrétienne, à prendre parti de ses dissensions, à remuer le fer dans la plaie. Les jeunes ont les nerfs à fleur de peau, certes. Les dernières législatives ont, semble-t-il, laissé des traces. Mais il faut surtout l’avouer : les blessures des années 89-90 ne sont pas encore totalement cicatrisées. Qu’attendent donc les leaders des deux formations pour mettre définitivement le holà aux dérives de leurs sympathisants, pour entamer une véritable réconciliation interchrétienne qui ne se limiterait pas à leurs seules personnes, mais engloberait la rue, les jeunes surtout, universitaires compris ? Qu’attendent aussi les universitaires, étudiants et professeurs, pour se réveiller, pour chercher à comprendre et à faire comprendre, pour crever l’abcès interchrétien et engager le dialogue ? Faut-il permettre, avant d’entreprendre ce travail en profondeur, que davantage de blessés tombent et qu’aux blessures du passé s’ajoutent celles du présent, aussi profondes que douloureuses ? Les jeunes espoirs de demain seraient-ils soudain devenus fous ? Seraient-ils prêts à répéter les erreurs passées de leurs dirigeants ? Seraient-ils surtout prêts à en supporter les conséquences, qui ne peuvent que se répercuter négativement sur l’ensemble de la communauté chrétienne du Liban ? Halte à la violence ! Avant qu’il ne soit trop tard et que l’irréparable se produise. Anne-Marie EL-HAGE

C’est à n’y rien comprendre !
Ces étudiants qui ont fraternisé pendant des mois, place de la Liberté après l’assassinat de Rafic Hariri, qui sont tombés dans les bras les uns des autres le 14 mars dernier, se tabassent aujourd’hui à qui mieux mieux sur les campus universitaires.
Sur fond de batailles électorales, d’alliances stratégiques ou de conflits d’intérêts, les...