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ASSASSINAT HARIRI - L’opposition syrienne prépare un congrès national pour lancer « l’intifada du changement démocratique » Assef Chawkat tente, à Paris, d’atténuer les pressions contre Damas suite aux développements de l’enquête Mehlis

PARIS, d’Élie MASBOUNGI Paris accueille depuis quelques jours des responsables syriens chargés, selon des sources diplomatiques arabes, d’une double mission : effectuer des contacts avec les dirigeants français pour tenter d’atténuer les pressions internationales sur Damas (suite aux retombées de l’assassinat de Rafic Hariri), d’une part, et suivre de près, d’autre part, les activités d’opposants syriens qui s’apprêtent à organiser dans la capitale française un congrès devant paver la voie à un changement politique en Syrie. C’est ce qui explique la présence sur les bords de la Seine de responsables syriens tels que MM. Abdel-Halim Khaddam, Hekmat Chéhabi et Assef Chawkat, beau-frère du président Bachar el-Assad et chef des renseignements militaires, dont l’entourage affirme que son voyage est motivé par des examens médicaux périodiques que subissent des membres de sa famille souffrant de légers problèmes d’allergie. Mais des cercles diplomatiques arabes affirment que le dirigeant syrien a profité de ce voyage pour prendre contact avec des responsables politiques et sécuritaires français dans le but de démentir ce que pourrait leur avoir dit l’un des deux officiers syriens transfuges qui ont demandé l’asile politique en France, à savoir qu’il dispose de détails sur la planification et l’exécution de l’assassinat de l’ancien Premier ministre, Rafic Hariri. L’un de ces deux officiers avait rencontré à Genève, il y a trois semaines, des collaborateurs du chef de la commission internationale d’enquête sur l’assassinat de Rafic Hariri, le juge Detlev Mehlis, pour leur transmettre de précieuses informations sur ce dossier. De mêmes sources, on indique que M. Chawkat aurait pris contact à Paris avec MM. Khaddam et Chéhabi qui se trouvent eux aussi en mission en France où ils établissent une série de contacts de nature à éviter l’accroissement des pressions internationales sur la Syrie, d’autant que celles-ci pourraient aboutir à des sanctions économiques contre Damas si le régime syrien ne collaborait pas pleinement à l’enquête sur l’affaire Hariri. Selon des sources parlementaires françaises bien informées, MM. Khaddam, Chéhabi et Chawkat ont mis en garde les sphères politiques françaises contre des tentatives américaines de politiser le dossier de l’enquête sur l’assassinat de Rafic Hariri. Les deux premiers se sont engagés à essayer de convaincre les autorités syriennes de permettre à M. Mehlis de procéder, à Damas, aux auditions de responsables syriens qui étaient en charge de la sécurité au Liban avant l’attentat du Saint-Georges. L’action de l’opposition syrienne Parallèllement, les trois hommes semblent chargés de suivre ce que les opposants syriens préparent à Paris. Les milieux de l’opposition syrienne s’activent en effet dans la capitale française en vue d’organiser un vaste mouvement en faveur d’un changement réel à Damas. Plusieurs groupes d’opposants, dont certains affirment avoir des ramifications en Syrie, se sont concertés ces derniers jours et se sont entendus pour accorder la priorité à un « congrès pour la proclamation d’une charte du changement démocratique en Syrie ». Ce congrès, qui doit se tenir dans une grande salle de fêtes du VIIIe arrondissement, du 26 au 28 septembre prochain, est organisé par le Rassemblement pour la Syrie, en collaboration avec cinq formations, dont le Mouvement du futur kurde de Syrie, le Parti de la modernité et de la démocratie, le Parti de la renaissance nationale démocratique de Syrie et le Parti démocratique kurde de Syrie. D’autres formations ont accepté de participer à ce congrès, à savoir le parti kurde Azadi, le parti al-Wifac, le gouvernement du Kurdistan de l’Ouest, le Rassemblement national démocratique kurde en Syrie (Toud) et le Forum démocratique libéral en Syrie. Les organisateurs ont publié des communiqués dont le premier, rendu public le 8 septembre, affirme que « l’intifada » syrienne se fera par « les moyens démocratiques et pacifiques » et qu’elle a d’ores et déjà « obtenu de nombreux soutiens en France, en Europe et dans plusieurs pays arabes ». Les organisateurs se sont entendus avec diverses chaînes arabes et étrangères pour que les travaux de ce congrès soient couverts en direct, au moins deux heures par jour, et ce afin d’assurer une sorte de « protection » aux participants grâce aux images qui seront diffusées et dans un souci de transparence au niveau des débats. Les organisateurs, qui ont aujourd’hui pignon sur rue et un service de communication en bonne et due forme, multiplient les contacts avec des personnalités françaises et européennes ainsi qu’avec des représentants d’États et d’organisations arabes et de partis politiques pour les inviter aux assises de l’opposition syrienne qui marqueront, selon eux, le point de départ d’un vaste mouvement international pour la réalisation d’un véritable changement en Syrie. Des invitations seraient prochainement adressées à des personnalités libanaises pour qu’elles prennent la parole à une séance prévue au second jour du congrès, séance qui sera consacrée à l’avenir des relations libano-syriennes. Parmi les personnalités qui seront contactées dans les prochains jours pour s’exprimer à la tribune du congrès figurent les députés Saad Hariri et Gebran Tuéni.
PARIS, d’Élie MASBOUNGI

Paris accueille depuis quelques jours des responsables syriens chargés, selon des sources diplomatiques arabes, d’une double mission : effectuer des contacts avec les dirigeants français pour tenter d’atténuer les pressions internationales sur Damas (suite aux retombées de l’assassinat de Rafic Hariri), d’une part, et suivre de près, d’autre part, les...