La lecture de votre numéro du samedi 26-dimanche 27 juin 2005 m’a donné la nausée. Rassurez-vous, ce n’est pas votre journal qui est en cause mais les hommes qui dirigent le Liban et les récents événements dans notre pays. En effet • Comment le cardinal Sfeir, connu pour sa probité et sa droiture, peut-il recevoir un président du Parlement devenu, au nom des déshérités et avec l’appui de ses amis syriens, milliardaire et numéro 2 de la République ? • Les déclarations du président de la République sur la légitimité de son mandat sont ahurissantes. N’y a-t-il donc personne pour lui expliquer qu’en acceptant d’être uniquement la vitrine d’un pouvoir effectif basé ailleurs, il a mis à mal le peu d’autorité qui restait à l’État ? • Le général, chantre de la résistance contre l’occupation syrienne, accourt, dès son retour, pour s’allier avec la famille Frangié, pilier principal de la présence syrienne au Liban. • L’électricité est encore rationnée. Le pays qui a dépensé des milliards pour sa reconstruction est amené à rationner son eau et son électricité, car le vol a été érigé en système. • J’ai songé récemment à rendre visite à ma famille. Je découvre que le prix du billet d’avion est au bas mot 900 euros (plus de 1 000 dollars). Lorsqu’on sait que pour Damas, Amman ou Le Caire, 500 dollars suffisent, je renonce à ma visite. • L’année dernière, je visitais le port de Byblos. En voyant la nappe de détritus et d’immondices flottant sur l’eau, dans ce petit port, au vu et au su de tous les restaurateurs du coin et de la municipalité de cette ville « historique », j’ai eu la nausée. Quant aux sources de Nahr Ibrahim, à Afqa, voir à la place des coquelicots – vous savez, ceux qui sont tachés du sang d’Adonis – des canettes de boissons gazeuses et des brochettes de mouton, cela aussi m’a donné la nausée. Je crois que dans la situation actuelle, seul Georges W. peut nous venir en aide pour nous débarrasser du système mafieux qui s’est emparé du pays. Nous, Libanais de l’intérieur ou de l’extérieur, sommes incapables de le faire. Georges W., lui au moins, pour tout saccager sur son passage, est imbattable. Dr A. R. HIJAZI