Échos de Syrie La première brasserie privée verra bientôt le jour

par Jihad YAZIGI La première brasserie à capitaux privés va voir le jour en Syrie suite à un accord signé entre une brasserie allemande, Kingship Group, et un entrepreneur syrien Adel Nasser. Le projet représente un investissement d’environ 20 millions de dollars et devrait produire environ 200 000 bouteilles/jour de bière alcoolisée et non alcoolisée. La brasserie sera construite à Tartous, sur la côte syrienne, et devrait créer environ 500 emplois directs. Cet investissement représente la fin du monopole de la production de bière actuellement détenu par la General Organization for Food Industry (Gofi), un organisme d’État. Gofi regroupe 24 entreprises du secteur agroalimentaire et produit à la fois des conserves, des eaux minérales (Boukein et Draikich), des pâtes, des biscuits, etc. Deux marques de bière sont actuellement produites, Barada, surtout distribuée à Damas, et al-Chark, distribuée dans le reste du pays. Depuis de nombreuses années, cependant, les bières locales doivent faire face à la concurrence des importations, d’abord illégales puis devenues légales depuis la mise en place de la Zone arabe de libre- échange. Par ailleurs, la production locale de bière non alcoolisée par des entreprises privées a augmenté de manière significative depuis plusieurs années. Gofi a raté le virage de la bière non alcoolisée et avait prévu de rattraper son retard en construisant une nouvelle usine, également à Tartous. Le projet a cependant pris beaucoup de retard suite à un différend entre l’organisme d’État et la société allemande en charge du projet. L’entrée du secteur privé dans des domaines jusque-là réservés au secteur public a été une caractéristique importante de la libéralisation économique de ces dernières années et a permis d’ajourner le débat sur l’éventuelle privatisation du secteur public. Celui-ci souffre de très nombreux problèmes, au premier desquels la corruption et la gabegie, la bureaucratie, une politique commerciale inexistante, une main-d’œuvre inadaptée et un parc de machines très ancien. En coopération avec :The Syria report editor@syria-report.com