Fléchettes - Photo-souvenir Haut les mains, c’est un hold-up !

– Folklore coloré : des figures nouvelles, aux noms obscurs. Et qu’on prend, pour ne pas faire de jaloux entre les générations, ou bien au berceau, ou bien dans les hospices de vieux. Ce qui pose problème pour la photo de liste. Car il faut se donner la main, en levant les deux bras. Et certains prostatiques (comme les appelait aimablement Joumblatt) n’y arrivent que difficilement. Ce qui donne parfois une image assez pathétique. Dans une posture en tout cas comique : car tous ces notables, aisselles découvertes, ont l’air d’un rang d’oignons tenus en respect, devant le comptoir d’un saloon ou d’une banque, par un Clint Eastwood déguisé en Jesse James ou en Dirty Harry. – Du mauvais cinéma ? Sans doute, mais juteux. Car ces candidats disgracieux paient souvent leur place. Avec l’argent de papa quand ils sont encore jeunes. Avec leurs économies d’existence laborieuse quand ils sont âgés. À combien le ticket ? Cela varie. Un ancien ministre chiffre le pot à quelque deux millions de dollars. Il sait probablement de quoi il parle : il a lui-même renoncé à postuler, faute de moyens. Dans certaines circonscriptions, la technique de pompage des gogos est assez sophistiquée. Les faiseurs d’élections, détenteurs d’un capital consistant de voix à vendre, évitent de s’allier. Ils composent deux listes prétendument adverses. Pour prendre chacun des clients payants, qui vont tous chuter. Leur laissant le bénéfice. Du doute. Car, dans la confusion, bien malin est celui qui peut savoir qui a panaché qui. Et le tour est joué, mon kiki. J. I.