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Actualités - OPINION

Coopération Les enjeux du sommet latino-arabe

Par Hyam Mallat Après la rencontre afro-asiatique de Djakarta tenue il y a quelques jours, voici que se tient au Brésil le sommet latino-américain attendu depuis plusieurs mois et qui comprend des manifestations économiques visant à encourager et à développer les relations économiques et commerciales entre les pays d’Amérique du Sud, qui ont connu à partir du XIXe siècle un mouvement massif d’immigration en provenance de certains pays arabes, dont surtout le Liban représenté au sommet par le président du Conseil et le ministre des Affaires étrangères et des Émigrés. Les actions attendues de ce sommet semblent devoir se concrétiser sur un triple plan diplomatique, économique et partenarial. Sur le plan diplomatique, ce sommet verra le lancement d’un mécanisme de coopération et d’action au niveau des ministres des Affaires étrangères qui auront à se réunir en marge des travaux de l’Assemblée générale des Nations unies pour la coordination des positions relatives à des questions d’actualité internationale. Sur le plan économique, il est prévu que le sommet lance un mécanisme de coopération économique. Une première réunion des ministres de l’Économie se tiendra en Équateur à une date qui sera fixée à l’issue du sommet pour identifier et développer les relations économiques, surtout entre les pays arabes et latino-américains, où la présence d’une grande communauté libanaise permettrait un développement réel des échanges. Songeons que le mouvement des échanges entre le Liban et tous les pays latino-américains était en 2004, selon les statistiques douanières, de 13 millions de dollars pour les exportations et de 187 millions de dollars pour les importations, ce qui représentait 0,78 % du total des exportations et 1,99 % du total des importations. Reconnaissons également que c’est bien peu pour des pays où la population d’origine libanaise et arabe se compte par millions d’habitants et où des courants d’échanges performants pourraient s’instaurer avec une certaine méthode et continuité. Outre la responsabilité de chaque pays dans cette promotion des échanges, la Ligue arabe présente au sommet a déjà formé des sous-commissions sectorielles conjointes avec pour mission l’élaboration d’une stratégie d’identification, de développement et de renforcement de la coopération et du partenariat dans les divers domaines d’investissement et d’activité économique. Cela dit, le sujet central du sommet vise à identifier les fondements d’un partenariat entre les pays arabes et latino-américains en vue de la coordination des positions relatives aux questions qui intéressent – ou devraient normalement intéresser – les deux parties, notamment la réforme des structures des Nations unies déjà proposée par le secrétaire général Kofi Annan et surtout l’élargissement du Conseil de sécurité. Or, sur ce sujet plus particulièrement, les avis divergent et il n’est pas certain qu’un accord soit déjà acquis sur l’identification et les modalités de cet élargissement. La remise en cause du système institutionnel consacré après la fin de la Seconde Guerre mondiale exige prudence, sagesse et concomitance d’agréments pour ne pas apparaître comme un défi à la situation institutionnelle actuelle. La Ligue arabe ne s’est pas trompée à ce sujet puisque lors du dernier sommet des chefs d’État et de gouvernement des pays arabes tenu à Alger, la déclaration finale du 23 mars 2005 s’est contentée d’affirmer en quatre lignes que « les chefs d’État et de gouvernement renouvellent leur affirmation de l’importance de la réunion du sommet arabe avec les pays d’Amérique latine et invitent à une participation arabe active en vue de resserrer et de rehausser les liens avec les pays de ce groupe et leur développement pour le profit mutuel des parties ». Ainsi donc, si l’on ne peut douter des effets bénéfiques du sommet, reste à savoir comment vont se présenter – et se développer – les revendications déjà connues de certains pays d’acquérir un siège au Conseil de sécurité des Nations unies, ce qui a ouvert la voie à nombre de réserves, suspicions et ambitions. Quels sont les pays qui devraient devenir membres permanents ? Selon quels critères ? L’étendue et les modalités du veto leur seraient-elles accordées à l’instar des membres actuellement permanents du Conseil ? Ces questions traitées avec tout le doigté diplomatique constituent néanmoins le sujet d’âpres négociations et discussions qui sont loin d’être achevées. Est-il besoin de dire que c’est le début d’un combat nouveau où plus d’un défi pourra être identifié sans que les pays actuellement réunis au sommet ne s’accordent aisément sur des solutions où les succès des uns seraient ressentis comme des échecs pour les autres. Songeons, en tout cas, que toute remise en question du système institutionnel international actuel pourrait être considérée comme un défi à défaut de consensus solidement négociés et durablement acceptés.
Par Hyam Mallat
Après la rencontre afro-asiatique de Djakarta tenue il y a quelques jours, voici que se tient au Brésil le sommet latino-américain attendu depuis plusieurs mois et qui comprend des manifestations économiques visant à encourager et à développer les relations économiques et commerciales entre les pays d’Amérique du Sud, qui ont connu à partir du XIXe siècle un mouvement massif d’immigration en provenance de certains pays arabes, dont surtout le Liban représenté au sommet par le président du Conseil et le ministre des Affaires étrangères et des Émigrés.
Les actions attendues de ce sommet semblent devoir se concrétiser sur un triple plan diplomatique, économique et partenarial.
Sur le plan diplomatique, ce sommet verra le lancement d’un mécanisme de coopération et d’action au niveau des...