Mohammed Khatami avait habitué les Libanais et le monde à bien plus de sagesse et d’intelligence politiques, bien plus de bon sens. « Une guerre civile au Liban » ? Mohammed Khatami avait sans doute mal aux yeux le 14 mars dernier. À moins qu’il ait eu du mal à comprendre ce que son ami Hassan Nasrallah a répété, plusieurs fois : que le Hezbollah ne retournera jamais ses armes contre l’intérieur. À moins qu’il n’y ait un problème de confiance. À moins que Téhéran soit en train de cuisiner un petit plat de ses spécialités. « Les élections ne doivent pas aboutir à des différences entre les groupes influents au Liban ? » Sans doute fatigué d’avoir vainement combattu, chez lui, tous les extrémismes, ayant visiblement renoncé à confronter ses compatriotes aux bonheurs de la démocratie, Mohammed Khatami ne sait plus ce qu’alternance veut dire. Walid Joumblatt a dû le lui rappeler. Le rassurer aussi. En espérant qu’il lui ait conseillé de ne pas mêler la scène libanaise aux problèmes de Téhéran avec Washington, Paris ou Ryad. Z. M.