Un peu plus de... Du bon usage des médias

Ah, les condamnations en première page de Voici et même dans Paris-Match! Les sommes hallucinantes que les stars demandent pour dommages et intérêts, atteinte à la vie privée et autres « blessures »… Ah, ces mêmes stars qui, dans ces mêmes journaux, exposent leur vie privée! Comment faire vendre un film ? Comment relancer une carrière depuis longtemps en berne? Comment sortir de cette longue traversée du désert médiatique? Les stars et autres «wanna be» célébrités ont parfois une imagination débordante. La téléréalité tout d’abord, sorte de micro-ondes pour pseudo-vedettes congelées. Rien que TF1, avec deux émissions quasiment identiques, La ferme des célébrités et 1re Compagnie (en ce moment à la TV) ou autres Retour gagnant, a réussi à remettre au goût du jour des personnalités légèrement oubliées. Et hop, à qui profitera le mieux de cette relance. À même pas 24 ans, Eve Angeli, après sa participation à La ferme, a pondu une autobiographie et un best of… No comment ! Qu’adviendra-t-il des autres candidats ? Au fond, on s’en fiche un peu. Ce qui est intéressant, c’est de voir à quelle vitesse on utilise, on pompe et on jette les personnalités. Jean-Luc Lahaye qui avait gagné la 2e édition de Retour gagnant, une émission terriblement humiliante où les téléspectateurs étaient invités à « redonner sa chance à une star oubliée » (sic), se retrouve aujourd’hui au milieu d’une sale histoire de viol sur mineure. Et Jean-Luc Lahaye, après avoir essayé de prouver qu’il n’avait pas teint ses cheveux sur le plateau de Marc-Oliver Fogiel, de revenir à ONPP pour parler de cette histoire de mœurs… Si la téléréalité n’est pas au goût de certaines vedettes, le déballage de leur privé par contre leur plaît bien. La palme dans la catégorie « Lavage de linge sale en public » 2004 revenant bien sûr à Isabelle Adjani. Celle qui a longtemps boudé les médias, préférant se cantonner dans le mystère, les accusant même de la salir inlassablement (après l’annonce de sa mort il y a 20 ans, entre autres), a lâché une bombe dans le milieu de la presse l’été dernier. Elle, qui était longtemps restée discrète sur les déboires de sa vie privée, s’est épanchée comme nul autre pareil sur sa « sale rupture » avec Jean-Michel Jarre, entraînant au passage dans ses diatribes l’ex-femme de ce dernier (Charlotte Rampling en l’occurrence) qui n’avait bien évidemment rien demandé. Et là ce fut le mélodrame de l’été, le feuilleton du «À qui mieux mieux»! Explications dans VSD de «l’accusé», photos soi-disant volées de Jarre avec Parillaud dans Voici, rebelote dans Paris-Match, etc. Jusqu’à ce que le public et l’ancien couple s’essoufflent. Mais ils ne sont pas les seuls à utiliser ce genre de procédé. Ce sont fréquemment les mêmes qui, après avoir condamné un magazine, utilisent ce dernier à des fins commerciales : Madonna et sa Kabbale, Michael Jackson et sa mauvaise mine, Catherine Zeta-Jones et Michael Douglas qui intentent procès sur procès pour atteinte à la vie privée et demandent parallèlement un million d’euros pour vendre les photos de leur bambin en exclusivité… Tout le monde y trouve son compte : les stars qui gagnent plein d’argent en faisant parler d’eux et les médias qui vendent plus lorsqu’il s’agit d’un contrat exclusif. Récemment, ceux qui ont fait les choux gras malgré eux de la presse people ce sont Brad Pitt et Jennifer Aniston. Décryptages, confessions, témoignages, la presse people n’a jamais aussi bien vendu que depuis qu’ils ont annoncé leur séparation… Et pourtant, il semblerait que Brad ait regagné leur maison commune pour retenter un essai. Alors Angelina ou pas Angelina ? Désir de bébé ou pas désir de bébé ? Si Jennifer Aniston joue bientôt dans un excellent film, on saura alors à qui aura profité le crime… MÉDÉA AZOURI HABIB