Le malheur du Liban c’est (au-delà des problèmes qu’il a eu à affronter) qu’il n’a jamais su ou pu créer une classe politique qui fasse de la politique. De la vraie, avec un programme et des projets sociaux et industriels, une vision stratégique et une ambition pour créer un État fort qui protège ses citoyens. Car c’est de cela dont nous avons besoin. Et Rafic Hariri était de ces hommes qui se...
Actualités - OPINION
Place aux jeunes
Par ASSOUAD Jean Louis , le 09 avril 2005 à 00h00
Pour une révolution, il faut du souffle et du renouveau; or il est malheureux de constater encore une fois dans notre pays que l’on cherche à faire du neuf avec du vieux. Comment peut-on croire que nos politiciens féodaux sont capables de renouveau? Pour ceux qui comme moi ont connu la génération d’avant-guerre, il semble que le temps ce soit figé… Quand ce n’est pas le fils, c’est le frère ou le petit-fils.
Le malheur du Liban c’est (au-delà des problèmes qu’il a eu à affronter) qu’il n’a jamais su ou pu créer une classe politique qui fasse de la politique. De la vraie, avec un programme et des projets sociaux et industriels, une vision stratégique et une ambition pour créer un État fort qui protège ses citoyens. Car c’est de cela dont nous avons besoin. Et Rafic Hariri était de ces hommes qui se sont imposés sans faire partie de la féodalité. Le général Aoun en est un autre. Certes, ils ont tous deux fait des erreurs, mais au moins ils ont agi avec une ambition affichée: la restauration de l’État libanais dans ses prérogatives.
Alors que faire? Il faut que le peuple qui réclame la liberté et la souveraineté puisse aussi demander du renouveau. Il faut que nos politiciens actuels intègrent cet aspect et acceptent d’ouvrir leurs rangs à des jeunes issus de la société civile qui ont envie de faire quelque chose pour leur pays.
Ce n’est pas un vain mot, l’indépendance. L’indépendance, cela se paie par un État où les citoyens vont payer leurs impôts, appliquer le code de la route, respecter les institutions. Elle implique des droits comme des devoirs. Et l’État doit en retour protéger les citoyens, lutter contre la corruption, améliorer les routes et la voirie, faciliter les transactions pour que l’économie redémarre et suscite de la richesse qui pourra ensuite être répartie entre tous grâce à l’action de cet État dont on peut rêver !!!
Il faut que les communautés s’effacent au profit de l’État! Et là, plus d’armée étrangère et plus de communautarisme. Alors le Liban devient un vrai pays, un État de droit.
Il nous faut du changement. Il faut que les élections aient lieu et pourquoi pas une circonscription unique? Ainsi, au-delà des communautés (je n’utilise pas le mot partis car il n’en existe pas au Liban, au sens européen), l’ensemble des Libanais serait amené à voter pour tous; cela forcerait les prétendants à la députation à se prononcer sur un programme politique et social et non plus à partir d’un projet communautaire. Cela les obligerait à venir défendre leur programme dans des régions où ils ne mettent pas le pied. Il faudra aussi que les Libanais puissent élire directement leur président au suffrage universel. Lui aussi sera alors obligé de défendre un programme et ne pourra pas être élu grâce aux «combinazione» des députés.
Élargir la vision des Libanais à l’ensemble des composantes sociales du pays; un chiite obligé de faire campagne à Jounieh, un maronite à Baalbeck, un druze à Tripoli ou un sunnite à Tyr, pour pouvoir être élus. Cela est possible! Peut-être pas dans l’immédiat, mais c’est une réforme essentielle; après tout, le Liban est de la taille de deux départements français.
En attendant, il faut que les élections aient lieu en mai et qu’une nouvelle Chambre soit formée, avec ce programme de réformes. Au-delà de l’enthousiasme des manifestations, il faut que ceux qui ont défilé ces dernières semaines soient vigilants et exigeants: ils doivent réclamer des réformes qui vont dans le sens de l’État.
On est au Moyen-Orient, je sais, et cela est difficile; mais par rapport à ses voisins, le Liban a un atout: il a su pratiquer la démocratie durant de nombreuses années. Les Libanais savent quels bénéfices ils peuvent en retirer. La génération d’après-guerre est courageuse et pleine d’ambition; il faut qu’elle s’accroche et puisse réaliser ce que ses aînés n’ont pas fait.
Il faut poursuivre pour que notre pays sorte de ce cycle infernal de luttes communautaires et puisse enfin devenir un exemple pour tous. Vous y croyez, nous y croyons.
Jean Louis ASSOUAD
Pour une révolution, il faut du souffle et du renouveau; or il est malheureux de constater encore une fois dans notre pays que l’on cherche à faire du neuf avec du vieux. Comment peut-on croire que nos politiciens féodaux sont capables de renouveau? Pour ceux qui comme moi ont connu la génération d’avant-guerre, il semble que le temps ce soit figé… Quand ce n’est pas le fils, c’est le frère ou le petit-fils.
Le malheur du Liban c’est (au-delà des problèmes qu’il a eu à affronter) qu’il n’a jamais su ou pu créer une classe politique qui fasse de la politique. De la vraie, avec un programme et des projets sociaux et industriels, une vision stratégique et une ambition pour créer un État fort qui protège ses citoyens. Car c’est de cela dont nous avons besoin. Et Rafic Hariri était de ces hommes qui se...
Le malheur du Liban c’est (au-delà des problèmes qu’il a eu à affronter) qu’il n’a jamais su ou pu créer une classe politique qui fasse de la politique. De la vraie, avec un programme et des projets sociaux et industriels, une vision stratégique et une ambition pour créer un État fort qui protège ses citoyens. Car c’est de cela dont nous avons besoin. Et Rafic Hariri était de ces hommes qui se...
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