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La forteresse vide

Une question cruciale qui vient transcender les événements fâcheux – et moins fâcheux – qui se suivent, s’ajoutent et s’emboîtent aujourd’hui sur la scène politique est celle de l’après-Syrie. Au risque d’être taxés d’optimisme, de naïveté, voire de cécité, nous affirmons que l’État libanais, en tant que premier État démocratique et seul État laïque du Moyen-Orient, dispose certainement de toutes les aptitudes requises afin d’être libre et souverain. Les partis politiques pluriels et les confessions multiples (au nombre de dix-huit, nous dit-on !) sauront sagement composer avec cette hétérogénéité qui, jadis, faisait leur faiblesse. N’est-ce pas d’ailleurs le fondement de toute démocratie digne de ce nom, ainsi que la seule garantie de la survie de la nation ? Enfin, le dérapage économique que frôle le Liban ne saurait se prolonger : un essor spectaculaire est annoncé comme imminent après l’application de la résolution 1559 qu’exigent sans relâche les Américains. Justement, parlons du loup : manigances ? manipulations ? combines ? enjeu des intérêts ? Depuis plus d’un demi-siècle que nous tentons en vain d’interpréter les mobiles de la politique extérieure des États-Unis, il est aujourd’hui grand temps de nous rendre à l’évidence : le réseau intelligentsia mafieux qui sous-tend toutes les relations internationales sans exception possède indéniablement plusieurs politiques, mais une seule et même fin : le maintien de la toute-puissance économique américaine à l’échelle du globe. Désormais, il ne s’agit plus pour nous de tenter de comprendre les soubassements de ce système complexe et impitoyable, mais plutôt de chercher à s’en protéger. Faut-il le rappeler ? De par leur histoire, les États-Unis ont manqué l’histoire. À défaut de piliers culturels et d’antécédents sociaux, à défaut d’un peuple pétri par l’expérience d’une vie commune, façonné par les siècles et les années, ils ont instauré un modèle socioculturel qui leur est propre. Idée ingénieuse, certes, mais l’erreur principale est d’avoir confectionné de toutes pièces ce que seul le facteur humain pouvait établir. De ce point de vue, les États-Unis représentent une « forteresse vide », au sens où Bruno Bettelheim l’entendait en parlant des enfants autistes. Mais alors, objecteriez-vous, en quoi le Liban serait-il une « forteresse pleine » ? Notre réponse est des plus simples : notre pays est « plein » de sa richesse culturelle et historique indéniable. Seulement, c’est la citadelle de résistance qu’il lui faut construire : c’est ce que nous appelons la forteresse culturelle. Maya CHÉHAB Psychologue clinicienne
Une question cruciale qui vient transcender les événements fâcheux – et moins fâcheux – qui se suivent, s’ajoutent et s’emboîtent aujourd’hui sur la scène politique est celle de l’après-Syrie.
Au risque d’être taxés d’optimisme, de naïveté, voire de cécité, nous affirmons que l’État libanais, en tant que premier État démocratique et seul État laïque du...