Du rouge symbole de la fête du 14 février, ils n’ont vu et voulu que le sang, celui du bâtisseur de la ville démolie, ayant retrouvé sa majesté et sa vocation unique, des gouttes suffisantes à noyer un peuple composite pour le voir dispersé à jamais.
Sous un soleil aveuglant de beauté et de lumière, ils espéraient anéantir cette double clarté, noircir ces splendeurs tant enviées et détruire ce rêve éternellement recommencé.
Pour eux, nos hommes étaient fatigués par des décennies de guerre imposées et nos femmes acharnées à venger leurs belles années perdues.
Habitués à simplifier, ils croyaient le tour joué.
Qui allait leur rappeler notre passé, notre sens du défi et notre dignité ?
De la légende du phénix aux conquêtes historiques, à la découverte révolutionnaire de l’alphabet ?
Au fil des siècles et des générations, nous avons toujours été condamnés à nous surpasser.
Hier, on parlait de pluralisme culturel, on avait recours à une terminologie savante pour désigner la mixité.
Aujourd’hui, nous revendiquons spontanément nos deux moitiés.
Le temps de la schizophrénie s’en va ; le snobisme intellectuel cède le pas à l’authentique vérité.
Après tant de chemins de croix, après tant de sauveurs assassinés... La liste est longue. La fête de l’amour choisit le plus grand pour le sacrifier.
Le sang versé de l’amour annonce le Liban ressuscité. Nous devenons, musulmans et chrétiens à la fois, nous devenons tout simplement, Libanais.
Que ne faut-il pas faire pour garder cette unité ?
Au nom de nos saints, au nom de nos prophètes, au nom de nos martyrs pour nos enfants et les générations futures.
Pour tout ce qui nous reste aussi à faire et à aimer dans la vie.
Restons fermes. Car exister veut dire en libanais témoigner.
Carol Ziadé AJAMI
Du rouge symbole de la fête du 14 février, ils n’ont vu et voulu que le sang, celui du bâtisseur de la ville démolie, ayant retrouvé sa majesté et sa vocation unique, des gouttes suffisantes à noyer un peuple composite pour le voir dispersé à jamais.
Sous un soleil aveuglant de beauté et de lumière, ils espéraient anéantir cette double clarté, noircir ces splendeurs tant enviées et détruire ce rêve éternellement recommencé.
Pour eux, nos hommes étaient fatigués par des décennies de guerre imposées et nos femmes acharnées à venger leurs belles années perdues.
Habitués à simplifier, ils croyaient le tour joué.
Qui allait leur rappeler notre passé, notre sens du défi et notre dignité ?
De la légende du phénix aux conquêtes historiques, à la découverte révolutionnaire de l’alphabet ?
Au fil des...
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