Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

EXPOSITION Le « photoréalisme » de Talar Aghbashian au CCF (Photo)

Toute frêle, une petite voix, le regard rond, noir et brillant, Talar Aghbashian est encore presque une enfant. Et pourtant, à 23 ans tout juste, cette artiste a déjà la nostalgie chevillée au corps... et au pinceau. Les dix-sept toiles qu’elle expose, au Centre culturel français (rue de Damas), et qui racontent chacune une histoire tirée de son propre vécu ou de celui de sa famille en témoignent. Les œuvres de Talar Aghbashian s’inspirent de la photo. Autant dans la technique que dans le thème. Choisissant parmi d’anciens clichés de famille ceux qui l’interpellent le plus, la jeune artiste les a copiés en peinture, puis leur a superposé des dessins linéaires ayant un lien avec leur sujet. Dix-sept peintures à l’huile – à part trois tableaux mêlant acrylique et transfert d’images – relatent ainsi, dans Angel ou At the Seaside par exemple, des anecdotes et des souvenirs tirés de l’enfance de l’un de ses oncles, disparu prématurément et qu’elle n’a elle-même connu qu’à travers des photos jaunies retrouvées chez ses grands-parents. Ces mêmes grands-parents chez qui la jeune artiste a également déniché un cliché de leurs propres parents, qu’elle a reproduit en tableau, symbolisant pour elle «la lignée traditionnelle arménienne». Dans Boy with Toy Arplane, elle représente, dans un tableau évoquant un cliché jauni, son frère, à l’époque où, haut comme trois pommes, il était fasciné par les avions. Une fascination que l’artiste traduit par un dessin linéaire d’avion qui vient se greffer sur l’image initiale du tableau. Dans Baby in Carriage, un dessin de poussette, aux roues en chenilles de char, de laquelle émerge un bébé flingueur, s’inscrit au-dessus de la retranscription picturale d’une photo Kodak d’un nourrisson. «Ce dessin avait été fait par mon jeune frère durant les événements. Il symbolise, par excellence, l’influence de la guerre sur la jeune génération», indique la jeune peintre, dont le talent a d’ailleurs retenu l’attention du jury du musée Nicolas Sursock, qui a sélectionné ses œuvres lors des deux dernières éditions du Salon d’automne. En fait, la grande force du travail de Talar Aghbashian réside dans sa conception originale d’une technique remarquable mixant entre peinture et photographie, réalisme et influence pop art, dessin linéaire et jeu subtil de tonalités sépia et noir et blanc. Le tout exprime une «mémoire nostalgique». Qui, pour l’artiste, désigne «cet alliage de tout ce qui nous est transmis du passé et de tout ce que nous accumulons à travers notre vécu et qui contribue à faire de nous ce que nous sommes». Jusqu’au 31 mars (du lundi au vendredi, de 13h à 19h). Z.Z.
Toute frêle, une petite voix, le regard rond, noir et brillant, Talar Aghbashian est encore presque une enfant. Et pourtant, à 23 ans tout juste, cette artiste a déjà la nostalgie chevillée au corps... et au pinceau. Les dix-sept toiles qu’elle expose, au Centre culturel français (rue de Damas), et qui racontent chacune une histoire tirée de son propre vécu ou de celui de sa famille en...