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Des dignitaires religieux chiites assurent qu’ils ne céderont pas aux provocations Deux attentats dans les villes saintes de Najaf et de Kerbala font au moins 60 morts (photo)

Les villes saintes chiites de Najaf et de Kerbala, dans le centre de l’Irak, ont été secouées hier par deux attentats qui ont fait au moins 62 morts et près de 150 blessés. Cependant, des dirigeants chiites ont exhorté leur communauté à ne pas répliquer par des actes de même nature. Ces attentats, les plus sanglants contre les chiites depuis ceux de mars 2004 qui ont fait plus de 170 morts à Kerbala et à Bagdad, ont été commis près des mausolées de l’imam Ali et de l’imam Hussein, deux des lieux les plus vénérés par la communauté chiite d’Irak et du monde. « Quarante-huit personnes ont été tuées et 90 autres blessées », a déclaré à l’AFP Hussein Hadi, membre du service des urgences de l’hôpital Hakim, le principal établissement de Najaf. Un couvre-feu a été imposé et au moins 35 barrages ont été installés aux entrées de la cité pour « empêcher l’entrée de la ville à des voitures piégées », a indiqué le lieutenant Haidar al-Jazairi, du bureau du chef de la police. « C’est el-Qaëda qui est derrière l’attentat », a-t-il ajouté, indiquant que la police allait procéder à des perquisitions dans des maisons suspectes. Selon les témoins, la voiture était garée dans la rue Banat al-Hassan, une artère commerçante où se trouvent des cabinets médicaux, située à une centaine de mètres du mausolée de l’imam Ali, la figure la plus révérée du chiisme. « Il n’y a aucun poste de police. Cela s’est produit à une heure d’affluence. L’attentat avait pour objectif de tuer le maximum de personnes », a indiqué le correspondant de l’AFP qui s’est rendu sur place. Deux heures plus tôt, une attaque-suicide à la voiture piégée a fait 14 tués et 57 blessés dans une station d’autobus de Kerbala, l’autre ville sainte chiite irakienne, à 50 km au nord de Najaf. « C’est un kamikaze à bord d’une voiture Kia qui visait l’académie de police, mais il devait ignorer qu’il y avait autant de barrages et s’est donc fait exploser avant », a affirmé Rahman Mechaoui, de la police de la ville. La station de bus se trouve à 200 mètres du mausolée de l’imam Hussein, l’un des lieux saints les plus vénérés par les chiites situé au cœur de la ville. De leur côté, les dignitaires religieux chiites ont assuré qu’ils ne céderont pas aux provocations. « Ils cherchent à déclencher une guerre civile religieuse et à empêcher les élections d’avoir lieu dans le délai convenu. Ils ont échoué auparavant et ils échoueront à nouveau », dit Mohammed Bahr al-Ouloum, l’un des principaux chefs religieux chiites. « Les chiites sont résolus à ne pas réagir par la violence, qui n’engendre que la violence. Nous sommes déterminés au sujet des élections et l’ayatollah Sistani l’a bien fait comprendre », a-t-il ajouté. Même le Mouvement Sadr, dirigé par le jeune Moktada Sadr qui avait défié précédemment l’autorité de Sistani, a souligné que la vengeance n’était pas avisée. « Une guerre civile sera l’enfer. Il y a un consensus contre la vengeance », a déclaré son porte-parole Ali al-Yassiri. L’Iran également a « violemment condamné » les attentats de Najaf et de Kerbala, affirmant qu’ils visaient à accentuer les divisions ethniques et religieuses, selon l’agence officielle Irna. À Bagdad, trois employés d’un bureau électoral ont été assassinés par des inconnus armés dont l’un a été tué par un garde, quelques jours après le début de la campagne pour le scrutin. « Ce n’est pas en tuant des employés que les élections vont être entravées », a déclaré à l’AFP le porte-parole de la commission, Farid Ayar. Des activistes menacent de tuer dix Irakiens Par ailleurs, la télévision al-Jazira du Qatar a rapporté que trois groupes armés en Irak menacent de tuer dix otages irakiens travaillant pour une entreprise américaine chargée de la sécurité et qu’ils détiennent. Un document vidéo diffusé par la chaîne montre les dix hommes, les mains liées et les yeux bandés, que leurs ravisseurs menacent de tuer « si la société de sécurité américaine pour laquelle ils travaillent n’arrête pas ses activités en Irak ». L’un des dix est blessé et semble souffrir. Enfin, les forces américaines ont libéré cinq chauffeurs de camions jordaniens arrêtés début décembre sous l’accusation de transporter des armes. Deux chefs égyptiens de la sécurité d’Iraqna, filiale de la compagnie égyptienne de téléphonie mobile Orascom en Irak, ont également été libérés par les forces américaines et irakiennes qui les ont détenus en les soupçonnant d’avoir des liens avec la guérilla. Deux soldats américains tués dans un accident de la route au Koweït Deux soldats américains ont été tués et deux autres ont été blessés hier au Koweït dans un accident de la route, a annoncé l’armée américaine. Un officier chargé des relations publiques Peter Pearce a indiqué qu’une enquête avait été ouverte pour savoir si l’accident avait été provoqué « de manière intentionnelle ou non ». Des témoins ont rapporté à l’AFP que la voiture qui a heurté la Jeep des militaires était conduite par un expatrié travaillant au Koweït. Un porte-parole militaire avait annoncé auparavant que l’auteur de l’accident avait pris la fuite, mais une source sécuritaire a indiqué que le conducteur s’était ensuite rendu dans un commissariat de police et avait affirmé que l’accident n’était pas intentionnel. Un quotidien syrien juge exagérées et regrettables les accusations irakiennes Le quotidien officiel syrien as-Saoura a jugé hier exagérées et regrettables les accusations de responsables irakiens et américains faisant assumer à Damas notamment la responsabilité de l’insécurité en Irak. Dans un éditorial, Fayez Sayegh, le directeur du journal, s’est demandé « si la Syrie avait réellement une influence aussi importante sur le terrain en Irak et si elle était vraiment derrière la dégradation de la sécurité dans ce pays ». La Syrie, a-t-il poursuivi, « aurait donc pu provoquer la chute du régime de Saddam Hussein depuis plusieurs décennies et restaurer la véritable politique du parti Baas en Irak ». Téhéran maintient sa demande de réparations de guerre à l’Irak L’Iran demandera des réparations au futur gouvernement irakien pour les dommages subis pendant la guerre Iran-Irak (1980-1988), a affirmé hier Hamid Reza Assefi, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, lors de son point de presse hebdomadaire. « La demande des réparations et des indemnités de guerre fait partie de nos droits et il n’est pas question d’y renoncer pour le moment », a déclaré M. Assefi. Les Iraniens estiment les dommages subis à cause de la guerre à 1 000 milliards de dollars. D’autre part, Téhéran a affirmé que 1 500 « pèlerins » iraniens étaient détenus en Irak, alors que leurs familles se sont rassemblées devant le ministère des Affaires étrangères dans la capitale iranienne pour exiger leur libération. Moubarak à Washington : Gare à une attaque contre l’Iran Le président égyptien Hosni Moubarak a mis en garde Washington contre « l’erreur d’une portée catastrophique » que constituerait selon lui une attaque contre le régime de Téhéran, dans une interview à l’hebdomadaire allemand Der Spiegel à paraître aujourd’hui. « La terreur et la violence s’imposeraient partout au Proche-Orient et peu de temps après aussi dans le monde entier », a averti le président. « J’espère que nous n’en arriverons pas là », a-t-il encore confié. Concernant la Syrie, autre pays avec l’Iran que les États-Unis soupçonnent d’aider des terroristes en Irak, M. Moubarak a assuré « croire » que « la Syrie tente de changer sa politique, mais a encore besoin d’un peu de temps pour cela ».

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Ces attentats, les plus sanglants contre les chiites depuis ceux de mars 2004 qui ont fait plus de...