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Actualités - CHRONOLOGIE

MÉDIAS - La mobilisation en faveur d’al-Manar se poursuit Le CSA français engage une procédure de sanction contre la chaîne du Hezbollah

Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) en France a décidé hier d’engager « une procédure de sanction » contre la chaîne du Hezbollah al-Manar, après de nouveaux manquements que cet organisme affirme avoir constatés sur son antenne. Le CSA, organisme public chargé de réguler l’audiovisuel en France, a décidé cette procédure de sanction mardi lors de sa réunion en séance plénière. Il a adressé une lettre au président de la société Lebanese Communication Group, éditrice de la chaîne al-Manar, citant des commentaires diffusés le 2 décembre sur l’antenne, « susceptibles de constituer une incitation à la haine ou à la violence ». La phrase citée est : « Israël mène une campagne sans précédent contre la chaîne al-Manar pour l’empêcher de diffuser en Europe. C’est ce qu’a avoué ce jeudi la télévision israélienne qui a révélé que le gouvernement israélien a multiplié ses efforts, tirant les ficelles par-ci et par-là, pour empêcher la chaîne de télévision de révéler aux téléspectateurs européens, aux résidents étrangers en Europe la réalité des faits et de la situation, les crimes contre l’humanité perpétrés par Israël, aussi bien en Palestine occupée que dans le monde... » Dans sa lettre, le CSA indique notamment : « Il apparaît que la chaîne vise particulièrement les téléspectateurs européens et les résidents étrangers en Europe quand elle prétend qu’Israël est coupable de crimes contre l’humanité. Il ne saurait vous échapper, poursuit le CSA, que les termes de “crimes contre l’humanité” recouvrent un statut juridique précis consacré par le droit international depuis l’Accord de Londres du 8 août 1945 et le Statut du Tribunal militaire international de Nuremberg (...) Or, sur la base de ces textes, l’État d’Israël n’a jamais été déclaré coupable de crimes contre l’humanité devant une juridiction pénale internationale. » Le CSA entendra les représentants d’al-Manar « en assemblée plénière le vendredi 17 décembre au siège du CSA ». Mobilisation locale Entre-temps, la mobilisation en faveur de la chaîne du Hezbollah se poursuit sur la scène locale. Alors qu’une réunion élargie de solidarité est prévue vendredi au siège de l’Ordre de la presse, le comité de suivi, qui a pris en charge le dossier, s’est rendu hier au palais Bustros pour y rencontrer le ministre des Affaires étrangères. M.Mahmoud Hammoud, qui s’arrêtera à Paris, dimanche, a promis de s’enquérir des derniers développements judiciaires auprès de l’ambassadrice du Liban dans la capitale française, Mme Sylvie Fadlallah. Le ministre a demandé à la délégation présidée par le président de l’Ordre des rédacteurs, M. Melhem Karam, et ayant pour membres le président du CSA, M. Abdel Hadi Mahfouz, le directeur des informations à al-Manar, M. Hussein Fadlallah, M. Chawki Abou Sleimane, directeur de Radio Liban libre, M. Georges Ghanem, directeur à la LBCI, et M. Ghaleb Kandil les détails de la convention signée entre la chaîne et le CSA. Il a aussi rendu hommage à la position du secrétaire général de la Ligue arabe, M. Amr Moussa, qui a exprimé son entière solidarité avec al-Manar et qui a accusé le « lobby sioniste » d’être derrière les ennuis de la chaîne. Selon M. Hammoud, M. Moussa a aussi promis de mener la semaine prochaine une action de solidarité avec la chaîne dans les milieux diplomatiques arabes à Paris. À l’issue de la rencontre, M. Melhem Karam a précisé qu’il percevait une unanimité dans la solidarité avec la chaîne al-Manar, dont la cause, a-t-il dit, est devenue quasiment internationale. « Le ministre nous a appris qu’il a entamé une action à haut niveau en faveur de la chaîne. Et de notre côté, nous espérons que la justice française donnera un verdict juste et non politisé, comme elle a l’habitude de le faire. » M. Karam a rappelé que la chaîne du Hezbollah respecte les règles de l’éthique et que lorsqu’elle a signé la convention avec le CSA, elle a agi par conviction. De même, il a précisé que le président de l’Union des journalistes arabes, M. Ibrahim Nafeh, lui avait donné carte blanche pour prendre les mesures qu’il juge nécessaires, afin d’aider al-Manar dans son combat. La lettre de Ferzli De son côté, le ministre de l’Information, M. Élie Ferzli, a adressé une lettre officielle au secrétaire général de la Ligue arabe et aux ministres arabes de l’Information afin de les pousser à mener une vaste action de solidarité avec la chaîne du Hezbollah et de la faire parvenir aux autorités françaises. « Cette affaire, a-t-il écrit, concerne la liberté de toute l’information arabe et notre droit sacré de montrer les crimes sionistes. C’est le début d’une tendance systématique internationale à faire le black-out sur les crimes d’Israël. Il faut donc alerter les opinions publiques et les intellectuels afin d’adresser un message fort aux autorités françaises pour les pousser à ne pas céder aux pressions sionistes. » Face à cette mobilisation du camp arabe, les juifs français ne restent pas inactifs. Hier, le grand rabbin de France, Joseph Sitruk, a jugé « indispensable » la résiliation de la convention signée entre le CSA et al-Manar. La partie s’annonce donc très serrée et une fois de plus c’est à la justice française que reviendra le dernier mot.
Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) en France a décidé hier d’engager « une procédure de sanction » contre la chaîne du Hezbollah al-Manar, après de nouveaux manquements que cet organisme affirme avoir constatés sur son antenne.
Le CSA, organisme public chargé de réguler l’audiovisuel en France, a décidé cette procédure de sanction mardi lors de sa...