Rechercher
Rechercher

Actualités

Le texte sera officiellement rendu public lundi au terme d’une conférence de presse Le document fondateur de l’opposition nationale plurielle

L’opposition nationale plurielle, formée des différents blocs politiques d’opposition – la Rencontre démocratique de Walid Joumblatt, le Renouveau démocratique, la Gauche démocratique, le Forum démocratique et le Rassemblement de Kornet Chehwane – doit rendre lundi, dans le cadre d’une conférence de presse, son « Programme commun des forces de l’opposition libanaise ». « L’Orient-Le Jour » publie l’intégralité de l’avant-projet du document, dont l’agence al-Markaziya a eu la primeur quelques jours avant sa parution. Il convient toutefois de signaler que cette version du document a déjà été soumise à des amendements substantiels, selon l’un des pôles de l’opposition. Et le texte risque de subir d’autres modifications importantes dans les jours qui viennent, d’autant qu’il doit être discuté et approuvé demain jeudi par le Rassemblement de Kornet Chehwane. Ces modifications pourraient porter sur la question des camps palestiniens, à la veille de la visite de la délégation officielle palestinienne, ainsi que sur la conception du rôle du Hezbollah. Voici le texte complet de l’avant-projet : « Le Liban est entré dans une phase très délicate en raison de l’entêtement en faveur de la prorogation de la situation catastrophique qui prévaut, à travers la prorogation du mandat du président Émile Lahoud en violation de la Constitution. Cette situation a mené à une crise dangereuse avec la légalité internationale. La crise actuelle est intervenue pour souligner l’échec du pouvoir, depuis la fin de la guerre, à édifier un État capable de gérer les affaires des Libanais, en raison d’une mauvaise application de l’accord de Taëf, du torpillage des institutions, de l’annulation du principe de la séparation des pouvoirs, de la satellisation de la justice, de la répression des libertés, de la propagation de la corruption, de l’augmentation de la dette, de l’exacerbation de la pauvreté, de la désertification du pays avec le départ de ses ressources humaines, de la destruction de l’environnement, pour en arriver à l’effondrement de notre système de valeurs. De plus, les horizons du changement sont bloqués en raison du blocage des mécanismes démocratiques et de la transformation du régime politique en régime sécuritaire sous le parrainage et la direction des services syriens et libanais de renseignements. La formation d’un cabinet de salut Partant, les participants estiment que le seul moyen d’édifier un pouvoir effectif digne de respect est de reconsidérer le droit des Libanais à désigner leurs gouvernants à travers la tenue d’élections législatives libres et intègres sous la surveillance d’un cabinet impartial formé de personnalités indépendantes, intègres et dignes de confiance. La tâche de ce cabinet sera : – D’élaborer et de publier une loi électorale moderne et démocratique, garantissant une représentation populaire saine. – D’empêcher les services syriens et libanais de renseignements de s’ingérer dans le processus électoral. – De lever la mainmise des Services sur l’information et d’empêcher le financement des campagnes électorales par le biais des fonds publics et des caisses noires. – De nommer un Conseil constitutionnel à la place de l’actuel, dont le mandat est achevé depuis longtemps. De la nouvelle Chambre devra émerger un nouveau gouvernement de salut, dont la mission sera : 1 - D’œuvrer en faveur de l’application de l’accord de Taëf, notamment les articles relatifs à la présence syrienne ; d’assurer la transition de la gestion syrienne à la gestion libanaise ; et de commencer à établir des relations d’égal à égal (avec Damas) après la révision de tous les accords (bilatéraux) conclus pour garantir leur équité et les intérêts des deux pays. 2 - De garantir l’indépendance de la justice ; de stimuler le rôle des organismes de contrôles ; d’initier un chantier de réformes pour moderniser l’Administration ; de combattre la corruption ; de mettre fin aux opérations d’enrichissement par abus d’influence ; de lever la protection sur toutes les formes d’économie mafieuse et illicite ; d’en finir avec le partage par les responsables de l’État et d’œuvrer pour rétablir la confiance interne et externe dans le Liban, en prouvant que le système libanais esr capable de fonctionner de nouveau conformément aux règles du droit, de la Constitution et de la loi, loin des effets des pôles d’influence et des services libanais et syriens de renseignements et de leurs ingérences illégales au niveau de la justice, des services publics ou des sociétés et des individus du secteur privé. 3 - De recouvrer le droit de l’État libanais à décider de la guerre et de la paix ; de mettre l’accent sur le rôle du Liban en tant que partenaire effectif dans le cadre du conflit israélo-arabe ; de rester prudents vis-à-vis des politiques qui pourraient transformer de nouveau le Liban en arène de conflits et de compromis ; de parrainer les forces qui ont contribué à la lutte pour la libération de l’occupation israélienne et de les protéger de toute attaque, et de rejeter toute tentative de leur acoller l’étiquette de terrorisme. Les forces de l’opposition reconnaissent leurs divergences de point de vue concernant la position à adopter sur la poursuite de l’action de la résistance et du déploiement de l’armée au Liban-Sud. 4 - De respecter les droits de l’homme et les libertés publiques et privées, notamment le droit du citoyen à s’exprimer, tenir des rassemblements et de s’organiser en partis, syndicats, associations et fédérations, de manière à ce que less organisations internes de ces structures soient respectées, sans que les Services ne les accaparent ; de respecter le caractère privé des communications et des transports et les droits des individus dans tout ce qui a rapport à des plaintes déposées contre eux, leur arrestation ou leur interpellation devant la justice. 5 - De rejeter tous les aspects du régime sécuritaire ; de soumettre tous les services de renseignements au pouvoir politique et de mettre fin à leurs ingérences dans la sphère politique ; d’annuler le service militaire ; et de limiter la compétence du tribunal militaire aux affaires de l’institution militaire. 6 - De revoir la loi d’amnistie pour qu’elle englobe la libération des prisonniers politiques, notamment Samir Geagea, et de garantir le retour des personnes exilées, notamment le général Michel Aoun. 7 - De mettre l’accent sur la solidarité avec le peuple palestinien dans sa lutte pour édifier un État indépendant dont la capitale est Jérusalem ; de réclamer avec détermination le droit au retour des Palestiniens; de rejeter l’implantation des réfugiés au Liban ; d’œuvrer pour la démilitarisation des camps et de garantir aux Palestiniens leurs droits civils en attendant la solution qui leur permettra de rejoindre l’État palestinien. 8 - De renouveler le rôle du Liban arabe et de déployer tous les efforts pour retrouver les droits arabes, combattre le sous-développement et garantir le développement démocratique des sociétés arabes qui ont commencé à retrouver leur vitalité perdue après une longue période de marginalisation ; de rejeter le principe de la tutelle sur le développement de tout peuple ; d’œuvrer pour paver la voie à une arabité moderne et de participer, dans ce contexte, au dialogue des civilisations pour un monde plus équilibré et plus juste. 9 - De rester attaché au droit international et à la légalité internationale, en soulignant le refus de la logique du vainqueur et de l’unilatéralisme ; de promouvoir le contact avec l’opinion publique mondiale qui rejette la logique de la force pour la résolution des problèmes. Une logique qui n’œuvre pas en faveur d’un monde plus juste et plus stable reposant sur la reconnaissance de l’égalité en dignité et en opportunité de développement entre les peuples malgré les différences et les identités et les particularités. Sur le plan économique et social 1 - De donner directement la priorité au processus de réforme financière pour briser le cercle vicieux qui prévaut actuellement entre l’augmentation constante de la dette publique et la persistance du déficit élevé du budget; et rester attaché à la rationalisation du soutien international et arabe à ce niveau. 2 - D’initier un chantier national pour la reconstruction d’une économie moderne capable de concurrencer l’étranger et d’assurer la justice sociale au plan interne. 3 - De réaliser la balance entre les secteurs, à travers un nouveau départ des secteurs agricole, industriel et touristique de manière à les rendre plus spécialisés et plus performants sur le plan de la concurrence et à les protéger de la concurrence illicite et du trafic ; et de consolider le développement accompli au niveau des secteurs financier, touristique, et des services bancaires. 4 - De rester attaché au renouvellement du capital humain à travers une politique de l’éducation qui poursuive le développement constant du système éducatif dans toutes ses composantes, notamment l’enseignement public, ainsi qu’une politique nationale de la santé, dépassant la situation actuelle onéreuse, inefficace et injuste, afin de garantir une couverture médicale saine pour l’ensemble des Libanais, ainsi qu’une politique réelle de l’emploi, qui assure un lien entre le marché de l’offre et la système éducatif. Il faudra également assurer la capacité technique continuelle des forces ouvrières libanaises, pour qu’elles puissent conserver leur aptitude à la concurrence, et organiser l’entrée des travailleurs étrangers en fonction des besoins du marché seulement, tout en profitant au maximum du potentiel de l’émigration libanaise. 5 - De donner à l’équilibre écologique un intérêt particulier, pour réparer les mutilations dont le Liban et les Libanais sont victimes au niveau de la disparition des espaces verts, de la pollution de l’air et de l’eau et de la violation des plages et des montagnes dont profitent les personnes influentes d’une manière anarchique. 6 - D’appuyer les petites et moyennes entreprises ; d’assurer une plus large participation des femmes et des jeunes dans la sphère publique, l’économie et le marché de l’emploi ; de recouvrer l’indépendance de l’action syndicale ; d’élargir les horizons de la classe moyenne pour qu’elle garantisse un cran de sécurité sociale ; de consacrer les régimes de protection sociale ; de dispenser le le parrainage qu’il faut aux fractions faibles et d’œuvrer de manière continue pour leur cohésion économique et sociale. En présentant devant les Libanais leur document qui renferme certaines orientations et propositions capables de sortir le Liban des crises dans lesquelles il se débat, les forces de l’oppositon libanaise s’engagent à poursuivre le combat par tous les moyens légaux et démocratiques, jusqu’à assurer la réalisation de cette transition pacifique vers un avenir meilleur que nous attendons depuis longtemps, et qui n’est plus lointain. »
L’opposition nationale plurielle, formée des différents blocs politiques d’opposition – la Rencontre démocratique de Walid Joumblatt, le Renouveau démocratique, la Gauche démocratique, le Forum démocratique et le Rassemblement de Kornet Chehwane – doit rendre lundi, dans le cadre d’une conférence de presse, son « Programme commun des forces de l’opposition libanaise...