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COLLOQUE - Des experts du secteur appellent à la création d’agences de notation et d’organismes de contrôle conformes à la charia Les banques islamiques à la recherche d’un marché viable

Les différents experts et représentants du secteur bancaire islamique ont exprimé hier leur volonté de développer et de renforcer le marché financier islamique, qui se trouve encore à l’état embryonnaire. Ils ont manifesté cette volonté à l’occasion d’un colloque sur « Le rôle du secteur bancaire islamique dans la mobilisation des ressources dans les pays arabes », inauguré hier à l’hôtel Mövenpick par le ministre de l’Information, Élie Ferzli, le président de l’Union des banques arabes et président de l’Association des banques, Joseph Torbey, et le représentant de la Banque islamique pour le développement, Bachir el-Khalat. L’instauration d’un marché viable nécessite des efforts, mais surtout de l’innovation au niveau des instruments financiers islamiques. Les outils les plus usités actuellement, les « soukouk » (sorte de titres islamiques qui ne produisent pas d’intérêts), sont insuffisants pour pourvoir gérer un marché en pleine expansion, mais surtout pour mobiliser les ressources dans les pays arabes et musulmans. Les experts ont évoqué la possibilité de créer des fonds spécialisés (sectoriels ou professionnels), ou encore des portefeuilles d’investissement. Mais l’idée qui a été certes la plus discutée est celle de la titrisation des ressources des banques en vue de les utiliser pour des financements à long terme. Les intervenants ont appelé les autorités religieuses spécialisées dans l’activité bancaire islamique à étudier le concept de titrisation et à l’adapter aux règles et aux préceptes de la charia. De nouveaux instruments sont d’autant plus importants que les banques islamiques doivent faire face à l’un de leurs principaux problèmes : l’excédent de liquidité. « Selon plusieurs études, l’excédent de liquidité chez les établissements régis par la charia est estimé à près de 40 % de leurs avoirs, contre 20 % chez les banques conventionnelles », affirme M. Torbey. Il faut à tout prix que cet excédent soit mis à profit, estiment ces experts, car si les banques n’exploitent pas leurs ressources, elles devront en payer le prix tôt ou tard. « Les établissements islamiques doivent faire travailler leur surplus de liquidité dans des projets de développement bien planifiés », a affirmé l’ancien ministre des Finances soudanais, Bachir Omar. Par ailleurs, si les instances bancaires islamiques insistent sur leur rôle dans l’instauration de nouveaux instruments, elles soulignent également l’importance du soutien des différentes autorités dans les pays arabes et musulmans au processus de « croissance » du marché financier islamique. « La plupart des systèmes bancaires dans les pays arabes et musulmans ne tiennent pas encore compte des spécificités de l’activité des banques islamiques, ce qui met celles-ci en désavantage par rapport aux établissements traditionnels », a déclaré le président de l’Union des banques arabes. Le secteur bancaire islamique n’aspire pas uniquement à un marché financier viable. Les experts ont évoqué également la nécessité de créer des agences de notation islamiques à l’instar de Standard&Poors ou Moody’s, mais surtout des institutions de contrôle sur les banques islamiques qui uniformiseraient et veilleraient sur la mise en application des normes financières, économiques et celles de la loi islamique. Certains espèrent même que ces institutions puissent voir le jour avant le délai fixé par Bâle II, en 2006, afin de relever les nombreux défis du contrôle bancaire. Rana MOUSSAOUI

Les différents experts et représentants du secteur bancaire islamique ont exprimé hier leur volonté de développer et de renforcer le marché financier islamique, qui se trouve encore à l’état embryonnaire. Ils ont manifesté cette volonté à l’occasion d’un colloque sur « Le rôle du secteur bancaire islamique dans la mobilisation des ressources dans les pays arabes », inauguré...