Jusqu’au 28 novembre, plus de 300 toiles de 58 jeunes talents
«Jabal 2004», 7e édition, au musée Paul Guiragossian
Au fil des éditions, «Jabal», ou le Salon des jeunes artistes des beaux-arts du Liban, peaufine sa sélection et, par conséquent, la qualité des œuvres qu’il expose. Et pour sa septième année consécutive, il s’est installé dans un lieu symbolique entre tous: le musée Paul Guiragossian. Dans ce large espace de 1000m2, entouré de verdure, Emmanuel Guiragossian, le fils du grand artiste disparu, a concrétisé un projet de longue haleine – quasiment un rêve, vu la totale inertie de l’État en ce domaine –, la création d’un musée d’art contemporain, où est bien sûr abrité le legs de Paul Guiragossian, mais qui présente par ailleurs des œuvres de plasticiens libanais et étrangers. Et pour donner vie à cet espace muséal, des expositions, des ateliers de peinture, des concours sont organisés.
Quelles meilleures cimaises pouvaient accueillir l’exposition «Jabal 2004»? Cette exposition qui regroupe quelque trois cents œuvres de peintures, sculptures, gravures, bas-reliefs, etc., de 58 jeunes talents, dénichés aux quatre coins du pays par Laure de Hauteville, la conseillère artistique de la Fransabank, à qui l’on doit cette initiative, présente un panel d’œuvres diverses.
Figuratives dans leur grande majorité, les toiles accrochées vont de l’académisme classique aux techniques mixtes, en passant par l’impressionnisme, l’expressionnisme, le style naïf, cubique, les collages... jusqu’aux pièces tridimensionnelles, où peinture, poterie, éléments recyclés et sculpture s’enchevêtrent pour former des compositions hybrides entre toiles et bas-reliefs. Au fil des compositions, on détecte des artistes d’avenir: un tracé sûr dans telle toile, un chromatisme harmonieux dans telle autre, un expressionnisme intense qui se dégage d’une troisième... Des créations qui, sans être audacieuses, peuvent préfigurer d’un certain talent. À découvrir donc, au musée Paul Guiragossian (en face de l’hôtel Eden, New Jdeideh, tél. 01/900091), jusqu’au 28 novembre.
Z.Z.
Rétrospective au palais de l’Unesco jusqu’au 30 novembre
Karim Ramzi, entre mode et portrait
Presque uniquement du noir et blanc dans l’immense rétrospective consacrée aux travaux, autour du portrait et de la mode, du photographe franco-marocain Karim Ramzi, au palais de l’Unesco, jusqu’au 30 novembre. En rangs serrés, ses clichés des quinze dernières années, pris entre le Maroc, l’Arabie saoudite et l’Algérie, sans compter les photos prises dans son studio parisien, affichent clairement ses préférences. Selon lui, son art doit «capturer et révéler une autre facette de la personnalité du modèle». Ainsi, les célébrités côtoient les anonymes, tantôt dans des mises en scène, tantôt dans de simples et efficaces portraits.
Comme on peut le découvrir à travers l’exposition, les acteurs et les danseurs sont largement ses sujets favoris car, explique-t-il, «leur attitude est toujours claire face à l’objectif et ils veulent toujours prendre l’attitude que je leur demande de saisir pour le cliché».
Esthétique des années 90
La majorité de ses photographies est très marquée par l’esthétique des années 90: danseurs en mouvement, où l’on découvre la beauté de leur plastique et leur effort physique. Karim Ramzi poursuit en disant que «le choix de les photographier en noir et blanc est pour moi une affaire de sensibilité. J’y retrouve la complexité de l’opposition des corps noir et blanc, des ombres profondes et des hautes lumières».
Quant aux célébrités – comme le styliste Azzedine Alaïa, le chanteur Keziah Jones ou le réalisateur Spike Lee –, elles sont le « reflet de ce qu’elles sont et de ce qu’elles veulent laisser paraître de leur personnalité».
La photo de mode est très présente également dans cette rétrospective et domine largement: effets de maquillage, de gestuelle et de mise en scène qui, par leur haut degré d’émotivité, atteignent leur but et parlent directement à celui qui les regarde, sans aucun autre écran que le message qu’elle doit faire parvenir.
D.G.
Lyne Husseini à la galerie Zamaan
Jusqu’au 27 novembre, Lyne Husseini expose ses travaux à la galerie Zamaan. Réunis sous le titre «Autour de moi», ceux-ci rendent compte de ce que l’artiste vit dans le quotidien de son quartier. Marchands de légumes principalement, mais aussi passants, passantes, clientes, habitués, fumeurs de narguilé, marchands de journaux, bref, toute la vie orientale, franchement active, franchement urbaine. Lyne Husseini a choisi d’utiliser ici la technique du collage impressionniste: en effet, chaque «morceau» de couleur a été découpé dans un magazine ou dans un journal. Incompréhensible de près, la scène se dévoile dès qu’elle s’observe de loin. L’artiste s’aide aussi de quelques interventions à la gouache. L’ensemble est gai, coloré et plutôt léger, venu d’un autre temps, où les voitures n’existaient pas et que les rues étaient encore la propriété exclusive des piétons.
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