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Libanais et fiers de l’être

Par Georges KHADIGE J’ai lu avec indignation dans votre numéro du samedi 16 octobre 2004, dans la rubrique « Les émigrés nous écrivent », l’extrait d’une lettre adressée de Philadelphie (États-Unis) et signée Sébastien Rachoin, où le signataire dit être dégoûté d’être libanais et invite les jeunes à quitter le Liban au plus vite. Je ne trouve vraiment pas les mots pour dire à M. Rachoin ce que je pense de sa prose car je ne voudrais pas me laisser aller à des écarts de langage qui nuiraient au message que je voudrais lui adresser ainsi qu’à tous ceux qu’il a entendu influencer par sa diatribe. Il parle de quinze ans de malheurs et de quinze ans de déceptions pour exprimer son dégoût. Est-il obligé de conserver sa nationalité libanaise ? Quelqu’un le force-t-il à cela ? N’a-t-il pas sans doute sollicité et obtenu entre-temps une autre nationalité ? Qu’il s’en contente donc et qu’il nous fasse grâce de ses sentiments et de ses états d’âme. Il y a des milliers de gens qui rêvent aujourd’hui d’être libanais. J’ai un ami français qui m’a confié son dossier de naturalisation et qui ne rêve que du jour où il pourra l’obtenir. Un autre ami français, installé en France, mais qui vient souvent en mission au Liban, m’a confié un jour que la plus belle nouvelle qu’il ait ajmais reçue était celle de la preuve de ses origines libanaises, qui remonteraient au XIVe ou au XVe siècle, et il m’a dit que son vœu le plus cher était que ses cendres reposent un jour au bord de la Méditerranée sur cette côte libanaise qu’il a tant aimée. Si donc monsieur Rachoin est dégoûté d’être libanais, il faut qu’il sache que des millions d’autres ne le sont pas, mais bien au contraire sont très fiers de l’être. Personnellement, je n’ai jamais pensé obtenir une autre nationalité, malgré toutes les affres de la guerre, et je n’ai jamais rougi d’être libanais. Ma plus grande fierté a toujours été d’être libanais, fils de Libanais, petit-fils de Libanais, arrière-petit-fils de Libanais et jusqu’à la énième génération, et je pousserai presque le chauvinisme jusqu’à clamer ma fierté d’être pratiquement de sang pur libanais, sans aucun brassage, depuis au moins trois siècles, mes recherches ne m’ayant pas permis de remonter plus loin. Alors de grâce, Monsieur Rachoin, épargnez-nous vos commentaires désobligeants, et respectez ceux qui aiment ce pays et le portent très haut dans leur cœur et dans leur conscience au point de le trouver le plus beau pays du monde, le roi du monde, et Beyrouth la reine des capitales, après qu’on lui eut reconnu qu’elle est la nourricière des lois et le berceau de la civilisation. Au Liban, gloire et honneur éternels, Monsieur Rachoin.
Par Georges KHADIGE

J’ai lu avec indignation dans votre numéro du samedi 16 octobre 2004, dans la rubrique « Les émigrés nous écrivent », l’extrait d’une lettre adressée de Philadelphie (États-Unis) et signée Sébastien Rachoin, où le signataire dit être dégoûté d’être libanais et invite les jeunes à quitter le Liban au plus vite.
Je ne trouve vraiment pas...